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Autriche: cacophonie autour du secret bancaire

Maria Fekter, la ministre autrichienne des Finances.

Maria Fekter, la ministre autrichienne des Finances. - -

Le chancelier autrichien et sa ministre des Finances ont formulé des déclarations contradictoires, cette semaine, à propos de l'échange d'informations bancaires que réclament ses partenaires européens.

L'exécutif autrichien n'est pas vraiment sur la même longueur d'onde concernant l'échange d'informations bancaires entre pays européens pour lutter contre l'évasion fiscale. La ministre des Finances du pays jure ce 12 avril que "l'Autriche tiendra bon sur le secret bancaire". Des propos qui surprennent, trois jours après que le chancelier se soit déclaré ouvert la discussion sur ce sujet.

Depuis Dublin, la ministre autrichienne, Maria Fekter, a estimé que l'échange automatique d'informations "n'est pas vraiment nécessaire" et constitue "une intrusion massive dans la vie privée", dont le respect est "un des droits fondamentaux de l'UE".

Elle a en outre rappelé que "le secret bancaire est inscrit dans la Constitution autrichienne". Or "vu que le gouvernement ne dispose pas d'une majorité pour modifier la Constitution, je ne vois pas comment il sera possible de changer cela", a-t-elle fait valoir. "Je suis sûre que cela demeurera inchangé dans la Constitution pendant encore longtemps", a-t-elle assuré.

Les paradis fiscaux britanniques pointés du doigt

La France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne et l'Italie réclament à la Commission une nouvelle législation sur l'exil fiscal. Ces pays appellent à suivre le modèle de la loi Fatca aux Etats-Unis, qui impose à toutes les banques du monde de leur fournir les informations bancaires des contribuables américains détenant plus de 50.000 dollars d'avoirs chez elles.

En Europe, l'Autriche passe pour être le dernier pays de l'Union européenne à refuser de lâcher du lest sur son secret bancaire. Le Luxembourg, lui, a accepté, mercredi dernier, de se soumettre à l'échange automatique d'informations de données bancaires.

Mais la ministre des finances autrichienne refuse que son pays soit le seul mis sous pression. Elle a ainsi de nouveau pointé du doigt le Royaume-Uni et ses "nombreux paradis fiscaux" ce vendredi. En ligne de mire : "les îles Anglo-Normandes, Gibraltar, les îles Caïman, les îles Vierges", qui sont, selon elle, "les vrais points chauds du blanchiment d'argent et de l'évasion fiscale".

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N.G.