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Avec cette appli, on ne fait plus la queue dans les restos d'entreprise

En faisant moins la queue, les clients sont moins stressés et cela a une incidence bénéfique sur le taux de satisfaction

En faisant moins la queue, les clients sont moins stressés et cela a une incidence bénéfique sur le taux de satisfaction - Unsplash- CC

L'application I'm OK s'appuie sur des capteurs de présence dans la salle et des algorithmes pour indiquer à ses utilisateurs quand il est possible d'aller déjeuner sans trop perdre de temps.

Le problème des restaurants d'entreprise, c'est que tout le monde a faim en même temps. Et cette concomitance génère des files d'attente qui ont le don d'agacer les affamés. Au point que certains rebroussent chemin. "En voyant une queue formée dès l'entrée, entre 5 à 10% des gens font demi-tour. Il faut dire qu'avec le développement des livraisons de repas, il est parfois plus rapide de commander en ligne que d'attendre son tour dans un restaurant d'entreprise", explique Wiliam Bonutto, co-fondateur de I'm Ok. Cette application promet justement d'en finir avec cette plaie en permettant notamment aux responsables de cantine de mieux gérer les flux.

Le système repose sur des données recueillies grâce à des capteurs infra-rouges, implantés dans le plafond à des points clés du restaurant (à l'entrée, au-dessus des stands, aux caisses, dans la salle de restauration). Ils permettent de relever les chemins empruntés par les clients, les stands où ils restent le plus de temps (en général celui des grillades et des animations spéciales, telles que les crêpes) et la file d'attente aux caisses.

Les capteurs sont installés au plafond dans des lieux de passage
Les capteurs sont installés au plafond dans des lieux de passage © I'm Ok

Une plus grande réactivité du personnel

Des algorithmes permettent de prédire les pics d'activité. L'application envoie ainsi un signal au gérant pour l'avertir que dans les cinq minutes qui vont suivre, il y aura un afflux aux caisses. "L'attente au moment de payer est un vraie source d'insatisfaction pour les clients, notamment car les plats refroidissent. Le gérant peut alors demander à un employé d'aller ouvrir une caisse supplémentaire", détaille William Bonutto. En plus d'optimiser les ressources en personnel, cela permet aussi une meilleure qualité de management.

"Il est stressant pour un employé de s'entendre dire 'lâche tout et va tout de suite en renfort aux caisses'. Grâce au système prédictif le manager peut lui dire de finir sa tâche et d'aller ensuite là où il y a besoin", souligne le créateur de I'm Ok. Les données fournies par son dispositif ont aussi permis à certains établissements de restauration de constater qu'ils étaient trop juste en personnel et ont pu avancer ces arguments pour créer des postes supplémentaires.

Les clients dépensent davantage

De leur côté, les clients peuvent jeter un oeil sur l'application pour savoir s'il est possible d'aller au restaurant de suite ou s'il vaut mieux patienter. Leur pause déjeuner est ainsi utilisée pour se détendre et non pas à trépigner dans la queue. Moins stressés, ils ouvrent aussi plus volontiers leur porte-monnaie. "Le consommateur est plus enclin à faire des achats additionnels, comme des sucreries qu'il dégustera plus tard. On constate que le ticket moyen augmente de 4 à 8% environ", assure William Bonutto.

L'application affiche le temps d'attente.
L'application affiche le temps d'attente. © I'm Ok

En onze mois, les créateurs d'Im Ok ont convaincu une quarantaine de restaurants d'entreprise, ainsi qu'une vingtaine de snacks et une dizaine de petites cafétérias. Quand ces points de vente sont situés dans le même bâtiment, l'appli sert également à répartir les personnels en fonction des coups de feu. Il faut compter entre 7.000 et 15.000 euros pour installer le système de capteurs, en fonction de la surface des locaux. A cela s'ajoute la location du logiciel, comprise entre 800 et 1200 euros par an.

La société est en train de développer son activité dans d'autres secteurs, où la gestion des flux de clients est essentielle. C'est notamment le cas pour les espace de coworking. "Notre service apporte une vraie information, notamment pour la gestion des services de nettoyage, pour qu'ils puissent remettre les lieux en l'état avant l'arrivée de nouveaux co-workeurs", assure le cofondateur.

Coralie Cathelinais