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Avec Britflix, la BBC veut ruiner les ambitions européennes de Netflix

En Grande Bretagne, Downtown Abbey est une série culte diffusée sur la BBC. En décembre dernier, l'épisode final a rassemblé 8 millions de téléspectateurs. A priori, Netflix ne l'aura pas dans son catalogue.

En Grande Bretagne, Downtown Abbey est une série culte diffusée sur la BBC. En décembre dernier, l'épisode final a rassemblé 8 millions de téléspectateurs. A priori, Netflix ne l'aura pas dans son catalogue. - Robyn Beck - AFP

"En Grande-Bretagne, les géants de la SVOD (vidéo à la demande) que sont Netflix et Amazon Prime, devraient bientôt être concurrencés par la BBC. Le gouvernement britannique encourage le service public de l'audiovisuel à développer les offres d’abonnements payants."

Après avoir débattu du Brexit, nos voisins britanniques se passionneront-ils pour Britflix? Tel est le nom de code de l’offre de SVOD (vidéo à la demande) que prépare la BBC avec la bénédiction du gouvernement britannique. Et selon le Guardian et The Telegraph qui dévoilent cette information, le projet verra le jour dans quelques mois.

Pour bâtir cette offre dans un délai si court, le groupe s’appuie sur la technologie de son service de rediffusion BBC iPlayer. Pour les contenus, il compte sur son catalogue de contenus originaux parmi lesquels la série Downtown Abbey qui est suivie par plus de 7 millions de téléspectateurs au Royaume-Uni.

La BBC s’est aussi associé à deux acteurs de poids: ITV, le leader britannique de la télé gratuite, et NBC Universal, une entité du cablo-opérateur Comcast. Ces deux spécialistes devraient apporter une offre conséquente de contenus.

La Grande-Bretagne est le 2ème marché de Netflix

Cet acteur de poids n'est pas le seul à vouloir plomber les ambitions européennes de Netflix. La riposte française est déjà en marche. Début avril, Vivendi a annoncé un rapprochement avec Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi. Leur ambition, devenir un OTT (over the top), acronyme désignant habituellement les géants américains des technologies comme Google, Amazon ou Apple. Leur projet, mondial, pourrait être opérationnel dès septembre prochain.

Ces nouveaux entrants peuvent-ils vraiment bousculer le géant américain du streaming vidéo? En apprenant le projet de Vivendi, Reed Hastings, directeur général de Netflix, s'était un peu gaussé, rappelant que "ces réactions" étaient fréquentes et qu’elles "n’ont jamais affecté la progression du groupe".

jusqu'à maintenant, la croissance du géant américain a été rapide. Selon le cabinet IHS, Netflix comptait près de 9 millions d’abonnés en Europe en 2014 et pourrait dépasser les 20 millions en 2019. Mais les ambitions de la BBC pourraient freiner cette avancée. Si la Grande-Bretagne reste le premier marché du groupe après les États Unis, avec 3,5 millions d’abonnés, elle pourrait ne pas atteindre facilement la projection de 7 millions qu’IHS prévoyait pour 2019.

Pascal Samama