Avec Talisman, Renault veut conjurer le mauvais sort de la Laguna
Le constructeur français vient de dévoiler Talisman, sa nouvelle berline haut de gamme qui va succéder à la Laguna. Cette dernière, dont le premier modèle avait été lancé en 1994, aura vu ses ventes décliner modèle après modèle.
La Laguna est morte, vive la Talisman ! Renault vient de dévoiler sa nouvelle berline haut de gamme à l’occasion d’une conférence de presse qui s’est tenue ce lundi 6 juillet au château de Chantilly (Oise). Dessinée par Laurens Van Den Acker, le designer hollandais vedette de la firme au losange, la Talisman propose une ligne plus élégante qui rappelle le nouvel Espace avec ses phares effilés et sa prise d’air imposante frappé d’un énorme logo. La Talisman sera produite à Douai (59), a indiqué Carlos Ghosn, le patron de Renault. "On montera ensuite en production par palier tous les quinze jours." Le prix d'entrée de la berline devrait avoisiner les 25.000 euros.
Un design complètement revu donc et dont dépendra en grande partie le succès de la nouvelle berline. Car Renault l’a compris, le look c’était le gros point faible de la Laguna III sortie en 2007 et qui ne s’est vendue qu’à 100.000 exemplaires. Un flop après les 265.000 unités vendues par la Laguna II. Une Laguna 2ème du nom qui était elle-même très loin des sommets atteints par le premier modèle qui, au début des années 2000, était produit à plus de 250.000 exemplaires par an par les usines de Sandouville (Seine-Maritime).
Les françaises évincées du haut de gamme
Oui mais voilà, depuis, le segment du haut de gamme a complètement été phagocyté par les marques allemandes. Fortement concurrencés et incapables de rivaliser avec la qualité allemande, les constructeurs hexagonaux généralistes ont déjà abandonné le segment des routières dit "E" (les 607, C6 et Vel Satis n’ont jamais eu de remplaçantes) et celui des berlines familiales, le segment " D" donc, souffre lui aussi de la concurrence d’outre-Rhin. Les ventes de 508 et de C5, les concurrentes de la future Talisman, font pâle figure à l’international comparées aux Audi A4 et BMW série 3 équivalentes.
Pourtant, si les marques généralistes françaises ne réalisent plus de gros volumes sur ces segments, les berlines haut de gamme restent stratégiques pour elles. Elles constituent en effet des vitrines technologiques qui sont essentielles pour l’image de marque. Un enjeu crucial sur les marchés émergents comme la Chine ou les françaises peinent à rivaliser avec les allemandes. Surtout elles permettent de réaliser de bien meilleures marges et ce malgré des volumes de plus en plus restreints.
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— Cédric Faiche (@cedricfaiche) 6 Juillet 2015