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Avec Windows 10, Microsoft joue son va-tout face à Google et Apple

Microsoft tente d'effacer l'échec de WIndows 8, censé concilier les univers des mobiles et des PC.

Microsoft tente d'effacer l'échec de WIndows 8, censé concilier les univers des mobiles et des PC. - AFP Glenn Chapman

La nouvelle version de Windows, censée unifier les applications des PC et des terminaux mobiles, constitue l’ultime tentative de Microsoft pour concurrencer Google et Apple dans les smartphones et les tablettes.

Avec Windows 10, lancé officiellement mais pas encore disponible commercialement, Microsoft joue gros. Les enjeux se situent aussi bien au niveau des entreprises que du grand public.

La rapidité avec laquelle Microsoft met sur orbite Windows 10, moins de deux ans après le lancement de Windows 8, s'apparente à une sévère correction de trajectoire. Les entreprises, satisfaites de Windows 7, ne se sont pas précipitées pour adopter Windows 8 qui apportait les capacités tactiles du mobile aux PC traditionnels. Un compromis apparemment bancal que vise à rectifier la nouvelle version en offrant un univers logiciel réellement unifié entre PC, tablettes et smartphones.

C'est précisément sur ce point que se joue aussi l’avenir de Microsoft dans les terminaux mobiles et leurs applications. Au-delà des fonctions nouvelles propres à la nouvelle version, comme l’assistant personnel vocal Cortana, (inspiré du système Siri d’Apple), Microsoft entend proposer un socle commun aux développeurs de logiciels. Ceux-ci pourront créer des applications pour tout type d'ordinateurs, de terminaux mobiles et même pour la console de jeux Xbox.

Au-delà des développeurs, pour séduire sa base installée, Windows 10 sera même offert gratuitement pendant un an aux utilisateurs des versions antérieures : Windows 7 et Windows 8.1.

Windows 10: un nom unique pour les PC et les mobiles

Symbole de l'unification visée par Microsoft : Windows 10 porte le même nom pour le PC de bureau et pour les smartphones. Des applications communes, ayant la même apparence, fonctionneront sur toutes ces plates-formes matérielles.

L’éditeur américain, qui demeure dominant dans les systèmes d’exploitation pour ordinateur portables et de bureau, espère ainsi rattraper son retard dans les smartphones et les tablettes. Un quasi duopole de fait, constitué de Google et Apple, mène la danse sur le marché des terminaux mobiles. Les deux géants ont imposé leur écosystème et leurs applications. Leur poids sur le marché de la mobilité leur permet, par exemple, d’étendre leur emprise sur d’autres marchés et de proposer notamment des services de paiement mobile en ligne (Apple Pay, Google Wallet).

Selon une étude d’AppFigures, publiée le 14 janvier 2015, la boutique en ligne Google Play Store dispose d’un catalogue de 1,43 million d’applis. Il surpasse de près de 20% l’offre de l’AppleStore qui propose 1,21 million d’applications mobiles. Les deux leaders laissent loin derrière Microsoft (560.000 applis) et Amazon (300.000).

La situation de Microsoft sur les terminaux mobiles n'est guère plus avantageuse. Il a pourtant acquis l'activité de téléphonie mobile de Nokia et propose ses propres tablettes tactiles sous la marque Surface. Selon une étude récente de Gartner, au 3e trimestre 2014, Android totalisait 83,1% du marché des smartphones, loin devant Apple avec 12% et Windows Phone qui baissait avec un peu plus de 3%. Microsoft sait trop bien que le maintien de son influence sur les marchés technologiques passe par un renforcement de sa position dans les mobiles.

Frédéric Bergé