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"Back in the race": PSA ne convainc pas

Pour conquérir le monde, PSA devra lâcher le diesel pour proposer des très bonnes motorisations essence.

Pour conquérir le monde, PSA devra lâcher le diesel pour proposer des très bonnes motorisations essence. - -

Les investisseurs ont vendu du PSA ce lundi 14 avril, après la présentation par Carlos Tavares du plan de relance du constructeur. Sur BFM Business, les analystes étaient tout aussi sceptiques quant à ces annonces.

PSA "de retour dans la course"? C'est le nom du plan stratégique développé par Carlos Tavares et présenté ce 14 avril. Il a laissé les marchés sceptiques: l'action du constructeur a perdu du terrain toute la journée, jusqu'à -6,28% à la clôture à la Bourse de Paris.

Le président du directoire du groupe s'est donné pour objectif de parvenir à l'équilibre financier d'ici 2016. Un but qu'Arnaud Tourlet, gérant chez HSBC Global AM, trouve peu ambitieux. "Est-ce que Carlos Tavares met la barre un petit peu basse pour essayer de faire mieux?", se demande-t-il dans Intégral Placement ce lundi.

"Une marge opérationnelle à 2% en 2018, et des free cash flow qui ne seront pas positifs avant trois-quatre ans: je pense que les investisseurs s'attendaient à des objectifs plus élevés", estime encore l'analyste.

Une explication? "Il n'y a actuellement pas grand-chose dans le pipeline de projets et de nouveaux modèles. Il va falloir que le groupe investisse fortement pour pouvoir créer les véhicules de demain", d'où peut-être ce "faible" objectif de rentabilité, tempère Arnaud Tourlet.

S'adapter à tous ses marchés

L'ex-numéro 2 de Renault souhaite en outre rationaliser l'offre entre Peugeot et Citroën. Pour Nicolas Meilhan, consultant automobile chez Frost & Sullivan, le défi pour le constructeur sera surtout d'apprendre à s'adapter.

"PSA a péché ces dernières années en tentant de vendre des diesels et des mécaniques dans le monde entier". Mais outre la France et l'Europe, le seul autre marché friand de ces modèles est l'Inde. "Si l'on veut vendre ailleurs, il faut des très bonnes motorisations essence".

Et "en dehors de l'Europe, la majorité des voitures sont des automatiques. En France, on a surtout des véhicules à boîtes de vitesse mécanique", souligne le consultant dans Good Morning Business.

La tendance, désormais, va être de régionaliser l'entreprise, d'avoir des directions régionales très fortes", quasiment une par pays émergents, rappelle-t-il. "Il faudra que PSA parvienne à développer ce modèle qui s'adaptera à tout le monde", plaise-t-il.

N.G.