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Banco Espirito Santo: Bruxelles donne son feu vert au plan de renflouement

Le Portugal va recapitaliser Banco Espirito Santo.

Le Portugal va recapitaliser Banco Espirito Santo. - -

La Commission européenne a donné son accord, dans la nuit de dimanche à lundi 4 août, au plan de renflouement de la banque en difficulté. L'Etat portugais va aider BES à hauteur de 4,4 milliards d'euros. Les actionnaires, eux, devront gérer les actifs toxiques de la banque.

Le cas de Banco Espirito Santo continue d'inquiéter le Portugal. Soucieux de freiner la contagion sur l'ensemble du secteur financier portugais et européen, le gouvernement de Lisbonne s'est résolu, dimanche 3 août, à renflouer à hauteur de 4,4 milliards d'euros la banque en grande difficulté.

La Commission européenne a donné son feu vert dans la nuit de dimanche à lundi au renflouement, jugeant ce sauvetage conforme aux règles européennes. La solution trouvée "contribuera à rétablir la confiance dans la stabilité du système financier" du Portugal, a estimé la Commission européenne.

Ainsi, après avoir longtemps écarté ce scénario, le gouvernement puisera dans l'enveloppe de 12 milliards d'euros réservée aux banques dans le cadre du plan de sauvetage du Portugal négocié avec la troïka (UE-FMI-BCE), dont il restait 6,4 milliards d'euros.

Mais l'Etat portugais ne sera pas le seul à mettre la main à la poche. Les actionnaires et créanciers non prioritaires de Banco Espirito Santo seront appelés à "assumer les pertes" découlant "d'une activité bancaire qu'ils n'ont pas suffisamment contrôlée", a annoncé dimanche le ministère des Finances portugais.

Les actionnaires actuels devront gérer les actifs toxiques de la banque, dont les titres de dette à haut risque du groupe familial Espirito Santo, qui seront logés au sein d'une structure de défaisance (bad bank).

Après cette annonce, le taux d'emprunt à 10 ans du Portugal baissait à 3,684%.

Chute de 75% en Bourse

Après avoir publié une perte semestrielle record de 3,57 milliards d'euros, "Banco Espirito Santo présentait un risque de cessation de paiements qui aurait mis en danger le système financier national", a prévenu le ministre.

Les turbulences que traverse BES avaient semé la panique sur les marchés européens début juillet, faisant ressurgir le spectre de la crise de la dette en zone euro.

Face à l'hécatombe du titre en Bourse, qui a été suspendu vendredi 1er août après avoir chuté de près de 75% en une semaine, les espoirs de voir la banque attirer de nouveaux investisseurs sans recourir à l'aide de l'Etat avaient été anéantis.

Le cas du Portugal est le premier test des nouvelles règles transitoires en vigueur en attendant la mise en place en 2016 de l'Union bancaire européenne qui vise à éviter aux contribuables de payer pour les banques.

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D. L. avec AFP