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La banque de détail, talon d'Achille de BNP Paribas et de la Société Générale

Les trois banques françaises cotées ont réalisé un trimestre globalement bon

Les trois banques françaises cotées ont réalisé un trimestre globalement bon - -

La Société Générale et BNP Paribas ont connu une hausse de leurs revenus dans la banque de marché et une baisse sur la banque de détail. Le Crédit Agricole navigue lui un peu à contre-courant.

Sur le papier, il n’y a pas photo. Les bénéfices de BNP Paribas (1,3 milliard d’euros ce troisième trimestre) sont loin, très loin devant les gains de la Société Générale, 85 millions d’euros, et la lourde perte du Crédit Agricole, à 2,8 milliards d’euros.

A la décharge de ces deux dernière banques, leurs résultats ont été sévèrement amputés par des éléments exceptionnels. Contrairement à BNP, le Crédit Agricole et la Société Générale sont, en effet, encore en phase d’assainissement. La banque de la rue d’Antin a un bilan un peu plus solide que ses deux rivales.

Au-delà du bénéfice stricto sensu, les trois établissements ont montré des signes diverses sur leurs différents métiers.

Banque de détail en France:avantage Crédit Agricole

Les trois banques l’ont dit : la conjoncture s’annonce difficile, notamment en France où la croissance ralentit. La Banque de France a encore dit, ce vendredi, que l'Hexagone connaîtra une diminution de son PIB au quatrième trimestre de 0,1%.

Les chiffres du crédit sont atones, voire en baisse pour les prêts immobiliers. Du coup, la Société Générale et BNP Paribas ont toutes les deux observé une baisse de leur PNB (Produit net bancaire), équivalent du chiffre d'affaires pour les banques, sur la banque de détail en France. Le repli est léger pour BNP (-2,1%) tout comme pour la Générale (-1,2%).BNP Paribas note toute de même "une décélération de la demande de de crédits", même si Jean-Laurent Bonnafé, son patron, avait relativisé cette baisse sur BFM Business, notant qu’ "elle touchait surtout les crédits hypothécaires".

Le Crédit Agricole a lui bien résisté à cette conjoncture difficile. Contrairement à ses deux consœurs cotées, la banque enregistre une hausse de ses revenus dans la banque de détail en France, avec un PNB en hausse de 3,3% et des encours de crédit qui augmentent de 1,7%, malgré une baisse sur le crédit professionnel.

Banque de marché: avantage Société Générale et BNP Paribas

Si la banque de détail a un peu moins bien marché que par le passé, la Société Général et BNP Paribas ont vu leurs résultats soutenus par un regain de la Banque de financement et d’investissement (BFI). Les revenus de la banque rouge et noir ont grimpé de 33%, tout comme ceux de BNP. Pour les deux établissements, les activités de trading sur obligation et sur actions ont vu leurs revenus s’envoler, contribuant à expliquer cette bonne performance.

Le Crédit Agricole navigue là encore un peu à contre-courant. Le produit net bancaire de sa banque de financement et d’investissement a stagné (+0,3%). Les activités obligataires progressent autant que celles de ses consœurs (+44%) mais le courtage sur action baisse.

Respect des normes de capital : (gros) avantage à BNP Paribas

Les banques françaises sont en train d’anticiper la mise en œuvre des règles dites de Bâle III qui leur imposent d’avoir suffisamment de capitaux de côté pour faire à leurs risques. Plus précisément, Bâle III impose un ratio de fonds propres rapportés aux risques de 7%, avec un surplus pour les établissements les plus importants allant de 1 à 2,5%.

Les banques ont donc mis de l’argent de côté pour remplir ces conditions. Sur ce point "BNP Paribas a un train d’avance", fait remarquer un analyste. La Banque a déjà atteint un ratio de 9,5%. "Toute la question est de savoir ce que la Banque va faire de ses excédents" continue-t-il. La banque pourrait notamment se renforcer aux Etats-Unis.

Ses deux concurrentes sont aussi sur la bonne voie, mais en retrait. Le Crédit Agricole vise les 10% mais pour la fin 2013 et la Société Générale table sur 9 ,5%.

Julien Marion