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Les banques françaises épinglées sur les frais et la mobilité

Les banques françaises imposent des frais élevés à leurs clients et rechignent à les laisser changer d'établissement s'ils sont mécontents, selon une étude de l'UFC-Que Choisir. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent Kessler

Les banques françaises imposent des frais élevés à leurs clients et rechignent à les laisser changer d'établissement s'ils sont mécontents, selon une étude de l'UFC-Que Choisir. /Photo d'archives/REUTERS/Vincent Kessler - -

PARIS (Reuters) - Les banques françaises imposent des frais élevés à leurs clients et rechignent à les laisser changer d'établissement s'ils sont...

PARIS (Reuters) - Les banques françaises imposent des frais élevés à leurs clients et rechignent à les laisser changer d'établissement s'ils sont mécontents, conclut une étude de l'UFC-Que Choisir publiée mardi.

L'organisation de défense des consommateurs, se fondant sur une enquête réalisée par ses adhérents dans 1.746 agences bancaires, annonce qu'elle a saisi les parlementaires pour qu'ils "adoptent dans les plus brefs délais une vraie réforme de la tarification et de la mobilité".

L'étude montre que 42% des banques ne respectent pas l'obligation d'information sur les tarifs décrétée en 2005 et qu'il existe une très forte disparité dans les prix. La banque Pouyanne est ainsi 82% plus chère que le Crédit agricole Centre.

Ces prix ont augmenté vite, dit l'UFC, relevant ainsi 10% de hausse entre 2004 et 2010 pour la carte de crédit à débit immédiat (19% à la Société générale), 62% pour le coût d'un retrait déplacé, 14% pour le prix de l'assurance sur les moyens de paiement et 18% pour les commissions d'interventions.

Les disparités de prix sont constatées parfois entre banques du même réseau (56% entre certaines caisses du Crédit agricole).

L'étude estime surtout que les engagements pris en 2009 pour favoriser la mobilité des clients ne sont pas tenus. Environ 86% des banques ne communiquent pas sur ce service, 39% des conseillers acceptent d'effectuer un changement de domiciliation et 60% d'entre eux refusent alors de récupérer dans l'ancienne banque les listes de prélèvements automatiques.

"En continuant à faire obstacle à la mobilité, les banques refusent de jouer le jeu de la concurrence", dit l'UFC-Que Choisir.

Selon un rapport publié en juillet dernier, un consommateur français moyen payait 14,5% de frais bancaires de plus chaque année que la moyenne des principaux autres pays.

Réunis le mois dernier au ministère de l'Economie, les représentants des banques ont signé un document dans lequel ils promettent une meilleure information et un encadrement des pratiques telles que les tarifications élevées des incidents et les facturations imposées de services inutiles.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a indiqué alors qu'elle ne souhaitait pas légiférer et faisait confiance à l'auto-régulation et à la concurrence entre établissements.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse