Bata en cessation de paiement
C'est une importante marque de chaussures qui pourrait être amenée à disparaître. L'entreprise Bata France, filiale française du canadien Bata, va se déclarer en cessation de paiement devant le tribunal de commerce de Nanterre, ce vendredi 21 novembre, selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
Cette décision doit ouvrir la voie à un redressement judiciaire, procédure qui permettrait à l'entreprise de poursuivre son activité tout en apurant ses dettes pour une période pouvant aller jusqu'à 18 mois.
800 postes en jeu
Environ 800 emplois sont en jeu dans l'Hexagone où le groupe détient 136 magasins. L'entreprise est actuellement en grande difficulté financière. En 2013, elle a subi une perte d'exploitation de 9 millions d'euros pour 91 millions d'euros de revenus indique les Echos qui précise que sur quatre ans cette perte s'élève à 30 millions d'euros en cumulé.
"Le groupe canadien a décidé d'arrêter les frais en France pour ne pas mettre en péril le reste de l'activité du monde où il compte 5.000 magasins et où il tire mieux son épingle du jeu", écrit le quotidien.
La menace d'un dépôt de bilan planait ainsi depuis plusieurs mois sur la filiale française. En juillet dernier, des salariés de l'entreprise avaient manifesté devant le siège France du groupe à Puteaux, pour signifier leurs craintes face à la possibilité d'un plan de sauvegarde pour l'emploi qui aurait alors concerné une centaine d'employés.
La crise de 2008 comme coup dur
L'histoire récente de Bata en France a été émaillée de difficultés, rappelle les Echos. Au début des années 2000, le groupe avait dû fermer son site de production en Moselle, qui comptait 800 postes. Mais le coup dur est arrivé avec la crise de 2008 qui avait alors durement frappé le secteur de l'habillement.
En novembre 2008, Bata avait été obligé d'opérer une importante restructuration, avec la fermeture de 27 magasins et la suppression de 83 emplois. Ce mouvement n'avait pas suffi à redresser sur le long terme la rentabilité de la société qui avait encore dû fermer une trentaine de magasins supplémentaires entre temps. Parmi les raisons qui expliqueraient la chute de la marque, les Echos explique les prix des produits proposés par l'enseigne ont augmenté, la coupant ainsi de sa clientèle populaire sans réussir à attirer des consommateurs plus aisés.