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BCE: Draghi appelle à être "patient"

Mario Draghi n'est pas satisfait du niveau de l'inflation

Mario Draghi n'est pas satisfait du niveau de l'inflation - Raigo Pajula - AFP

Lors de sa conférence de presse, le président de la Banque centrale européenne a estimé que l'inflation n'avait pas atteint un niveau suffisamment élevé, repoussant de facto toute mesure visant à réduire son soutien à l'économie.

Mario Draghi a préféré temporiser. L'inflation en zone euro n'a pas encore atteint le niveau voulu par la BCE, a insisté jeudi son président, ajoutant qu'il fallait se montrer "patient" et "prudent" avant d'envisager tout changement de cap de la politique monétaire.

"L'inflation n'est pas au niveau où nous voulons qu'elle soit, ou là où elle devrait être", a déclaré l'Italien lors d'une conférence de presse à Francfort, à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, qui a décidé de maintenir sa politique d'argent bon marché.

Nous devons être "persévérants, patients et prudents", a-t-il martelé. Le chef de la BCE a ajouté que la réduction du vaste programme de rachats de dettes ("QE") n'avait pas été discutée lors de la réunion de ce jour. "Nous n'avons pas discuté de ce que nous ferons en septembre (...) et après", a-t-il assuré.

Taux directeurs maintenus

Il ne lui reste que trois réunions du conseil d'ici la fin de l'année pour expliquer comment et quand la BCE va réduire ce QE, qui constitue l'une des mesures phare mises en place pour aider l'économie de la zone euro et bannir le spectre de la déflation.

Les marchés escomptaient quelques détails à ce sujet de la part de Mario Draghi. Certains économistes avaient même misé sur une disparition de la référence à une possible hausse du volume de ces rachats, qui aurait donné le signal que le programme, qui court jusqu'à fin 2017, avait atteint son apogée.

Mais le conseil n'a touché à rien, se laissant toujours la possibilité d'accroître le montant -aujourd'hui de 60 milliards d'euros par mois- ou la durée de ce programme si nécessaire.

Les taux directeurs ont également été maintenus à leur plus bas niveau historique.

L'économie de la zone euro, malgré une reprise plus forte et plus large, n'arrive pas encore à entraîner les prix dans son sillage, a redit Mario Draghi. Une preuve pour lui que l'économie a encore besoin de la politique ultra-accommodante de la BCE.

J.M. avec AFP