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La BCE se prépare à lutter contre la déflation

La BCE avait jusque-là assurer que la zone euro n'était pas en situation de déflation.

La BCE avait jusque-là assurer que la zone euro n'était pas en situation de déflation. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Plusieurs responsables de la Banque centrale européenne ont indiqué, ce mardi 25 mars, que l'institution prépare des mesures pour contrecarrer la baisse des prix. L'un d'entre eux, Jozef Makuch, a reconnu que la BCE a sous-évalué ce risque.

Ce sont des paroles qui surprennent. Ce mercredi 25 mars, plusieurs responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ont indiqué que l'institution basée à Francfort va agir pour lutter contre le risque d'un basculement de la zone euro en déflation.

Jozef Makuch, qui, en tant que gouverneur de la banque centrale slovaque, est membre de droit du Conseil des gouverneurs de la BCE, a déclaré que "sur la question de la déflation en zone euro, bien sûr, il y a des risques déflationnistes plus élevés que nous avons perçus à la BCE".

"C'est la raison pour laquelle nous préparons de nouvelles mesures non conventionnelles pour éviter de nous retrouver dans une situation de déflation", a-t-il ajouté, évoquant, comme piste possible des injections de liquidités dans l'économie.

Baisse de l'euro

Ce discours tranche avec celui de Mario Draghi. Le président italien de l'institution européenne avait plusieurs fois répété que la zone euro n'était pas en situation de déflation.

De son côté, le président de la Bundesbank, l'influent Jens Weidmann, a laissé, ce mardi, la porte ouverte à une action plus musclée de la part de la BCE, affirmant que parmi les mesures à l'étude, un ''programme d'assouplissement quantitatif'' n'était pas exclu, à condition qu'il respecte le mandat de la BCE.

Ces propos ont un poids important dans la mesure où l'Allemand est connu pour sa grande orthodoxie monétaire et s'était opposé au précédent plan anti-crise de la BCE.

Les pressions du FMI

Les déclarations des deux banquiers centraux ont permis à l'euro de céder du terrain face au dollar. Vers 15h, la monnaie unique perdait 0,4% face au billet vert, à 1,378 dollar.

Le 17 mars, Eurostat avait revu à la baisse son estimation d'inflation pour le mois de février, qui est passé, dans l'union monétaire de 0,8% à 0,7% son plus bas historique.

Auparavant, les appels du pied s'étaient multipliés pour pousser la BCE à agir. Début mars, le FMI avait, par la voix de sa directrice générale, Christine Lagarde, estimé que la zone euro a entre 15 et 20% de chances de basculer en déflation.

Julien Marion avec Reuters