Le Beaujolais nouveau cartonne toujours à l'export
Depuis 1985, le troisième jeudi du mois de novembre est synonyme de fête du Beaujolais nouveau. Le succès de ce vin primeur à base de Gamay noir, produit dans les vignobles du nord de Lyon, ne se dément pas. Tout particulièrement à l'étranger.
Sur 32 millions de bouteilles mises sur le marché en 2012, 15 millions ont été exportées, soit 47% du total. Ce qui fait du Beaujolais nouveau l'un des "leaders des vignobles français à l’export", note fièrement l'interprofession du secteur.
110 pays réclament chaque année leurs caisses de ce vin fruité. Parmi lesquels la Chine de plus en plus friande de Beaujolais nouveau, et la Russie, où la croissance est importante bien que les volumes restent encore faibles.
le Japon fait la course en tête
Japon, Etats-Unis et Allemagne sont les trois nations les plus friandes du principal primeur français. L'archipel asiatique se place très loin en tête, avec 8,8 millions de bouteilles importées en 2012, soit quatre fois plus que son challenger américain.
Un engouement qui continue de se confirmer. L'année dernière, en dépit d'une notable baisse de volumes dans tous les vignobles français (240.000 hectolitres produits contre 800.000 de moyenne), la consommation nipponne a encore augmenté de 10%. C'est d'ailleurs la "troisième année d'augmentation significative", précise Aurélie Vabre, responsable export à l'Inter-Beaujolais
Pourquoi une telle soif? Cela tient à la "culture japonaise", selon cette spécialiste. Les Japonais apprécient notamment d'être les premiers au monde, en raison du décalage horaire, à déguster le breuvage. En outre, ils apprécient le côté "rituel" de cet évènement, chaque année à la même date.
Un produit "haut de gamme"
Sur ce marché historique, le Beaujolais nouveau bénéficie en outre d'une image bien plus "select" qu'en France. Là-bas, il est vu comme un produit "milieu, voir haut de gamme", explique Aurélie Vabre. Par exemple, "au Japon, il n'y a rien de choquant à mettre 20 euros dans une bouteille de Beaujolais nouveau", quand son prix ne dépasse pas la moitié dans l'Hexagone.
"Il faut y aller pour comprendre l'ampleur de l'évènement", poursuit-elle. Chaque année, une grande soirée de lancement est organisée, où se pressent les célébrités du pays. La médiatisation est colossale. La contre-valeur publicitaire du Beaujolais nouveau, c’est-à-dire ce qu'aurait coûté l'achat d'autant d'espaces publicitaires par l'interprofession, a été évaluée au début des années 2000 à plus de dix millions d'euros.
Cet amour du Beaujolais primeur peut-il cannibaliser les exportations de vin français traditionnel ? Aucun risque selon la responsable export de l'Inter-Beaujolais. Chiffres à l'appui: en 2012, le pays exportait 800.000 hectolitres de vin français, dont 66.000 pour le Beaujolais nouveau.