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Benjamin Cardoso (LeCab): "Si l'amendement 116 passe, c’est la fin des VTC"

Benjamin Cardoso estime que l'amendement 116 va diviser par deux le nombre de courses qu'un VTC pourra effectuer dans la journée.

Benjamin Cardoso estime que l'amendement 116 va diviser par deux le nombre de courses qu'un VTC pourra effectuer dans la journée. - -

La proposition de loi relative aux taxis et aux VTC est examinée ce 23 juillet par le Sénat. Le président de la fédération française des voitures de transport avec chauffeur espère bien voir rejeter l’amendement qui les obligerait à rentrer à leur siège entre deux courses.

Deux jours d’actualité chargée pour les voitures de transport avec chauffeur. Hier, ils se sont livrés à un rassemblement éclair à Paris, afin de montrer leur opposition à l’amendement 116, déposé en toute dernière minute à la proposition de loi relative aux taxis et aux VTC.

"Il ne s’agissait pas bloquer la vie des Parisiens mais de montrer que derrière ce débat, il s’agit de chauffeurs qui ont acheté une voiture, font vivre une famille", explique Benjamin Cardoso, président de la fédération française des voitures de transport avec chauffeur et fondateur de LeCab, sur BFM Business ce 23 juillet.

Et ce mercredi, les VTC sont aussi à l’agenda du Sénat qui doit examiner la proposition de loi portée par le député Thevenoud, avec ce fameux amendement 116 qui crée la polémique.

"Cet amendement est sorti du chapeau, sans jamais être passé en commission" s’étonne Benjamin Cardoso. Il va obliger les VTC à rentrer à leur base entre deux courses. "Un chauffeur qui dépose un client boulevard Saint Germain et qui a un autre client dans la même rue, ne peut pas enchaîner les courses. Il va devoir faire des dizaines de kilomètres entre les deux" s’indigne-t-il.

"On espère donc une prise de conscience au Sénat"

Une obligation qui va peser sur le chiffre d’affaires du secteur, en consommation de carburant inutile, mais aussi en faisant baisser drastiquement le nombre de courses effectuées qui devrait passer de 15 à 7 environ. Il craint donc le pire pour l’avenir de sa profession "Si l’amendement 116 passe, c’est la fin des VTC".

Il pointe du doigt une contradiction entre les objectifs annoncés par l’auteur de la proposition de loi, à savoir assainir les relations entre les VTC et les taxis et pérenniser les deux activités, et la réalisation proposée.

"Il manque 100.000 VTC selon le rapport Thevenoud" cite comme exemple le fondateur de LeCab, mais le cadre réglementaire ne permettra pas leur création.

"On a fait des concessions, comme accepter d’avoir la capacité financière de 1.500 euros pour se lancer dans le profession ou bien cesser la maraude électronique, on peut s’adapter, on peut survivre", énumère Benjamin Cardoso. "Mais cet amendement est la règle de trop", assaine-t-il.

"On espère donc une prise de conscience au Sénat", conclut-il.

C.C.