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Bezos (Amazon) revient sur "ses échecs qui ont coûté des milliards de dollars"

Jeff Bezos veut que les gens fassent "des paris audacieux".

Jeff Bezos veut que les gens fassent "des paris audacieux". - Manjunath Kiran - AFP

Jeff Bezos, président et fondateur d'Amazon, rappelle l'importance de faire des paris audacieux. Les pertes seront compensées par les "quelques gros succès".

Jeff Bezos veut "encourager les gens à être audacieux". Le patron-fondateur du géant américain de la distribution en ligne Amazon a expliqué, le 2 décembre, que "si on fait des paris audacieux, on va avoir des expérimentations" dont le résultat est incertain, et qui "sont par nature souvent vouées à l'échec". Mais il a ajouté "quelques gros succès compensent des dizaines et des dizaines de choses qui ne fonctionnent pas".

En effet, Jeff Bezos rappelle qu'il a eu "des échecs qui ont coûté des milliards de dollars chez Amazon.com". L'un des échecs récents du groupe est son premier smartphone, le Fire Phone, lancé cet été sans grand succès auprès des consommateurs. Les dépréciations des stocks restés sur les bras d'Amazon ont largement contribué à une lourde perte nette de 437 millions de dollars au troisième trimestre.

Jeff Bezos a argumenté qu'il était "vraiment tôt", pour jauger les résultats du Fire Phone, faisant valoir qu'il avait aussi fallu dans le passé plusieurs essais avant que d'autres initiatives fonctionnent, comme par exemple la place de marché établie par le groupe pour des vendeurs tiers. "Certaines de ces choses ont besoin de répétitions", a-t-il souligné.

Livraisons par drones

Interrogé pour savoir si Amazon était capable de dégager des bénéfices, il a assuré que "oui. En fait nous l'avons fait dans le passé". Jeff Bezos a toutefois réaffirmé sa volonté d'avoir une vision à long terme, qui selon lui permet "des meilleurs résultats", rappelant aussi qu'Amazon "est une collection de plusieurs activités et initiatives", certaines "très importantes, très profitables, plus établies", et d'autres émergentes.

Cela explique aussi selon lui les réactions parfois volatiles du cours de Bourse, qui a chuté de 20% depuis son record historique de 407,50 dollars enregistré en janvier. "Nous sommes une grosse entreprise, mais de beaucoup de façons, à cause de nos activités émergentes, nous sommes aussi une startup. Il y a toujours beaucoup de volatilité chez les startups", a avancé Jeff Bezos.

Parmi les nouvelles initiatives sur lesquelles travaille actuellement Amazon figure la possibilité d'effectuer des livraisons par drones. Jeff Bezos a estimé que le principal obstacle en la matière n'était pas technologique, mais "réglementaire", jugeant pour cette raison "triste, mais possible que les Etats-Unis soient en retard" pour les livraisons par drones, "que d'autres pays les aient avant".

Ce n'est pas le seul projet futuriste de Jeff Bezos, qui investit aussi à titre personnel dans le transport spatial. "Ma vision, c'est que je veux voir des millions de personnes vivre et travailler dans l'espace", a-t-il noté.

Sur un thème plus proche des racines de son groupe, le patron d'Amazon est aussi revenu sur le bras de fer très médiatisé qui l'a opposé pendant plusieurs mois cette année à Hachette sur les ventes de livres sur son site. "Des commerçants qui négocient et se battent avec des fournisseurs, ce n'est pas un phénomène nouveau. C'est rare que cela se transforme en une sorte de bataille publique", mais c'est "un travail essentiel pour n'importe quel commerçant de négocier durement au nom des consommateurs", a-t-il affirmé. Et de renouveler son appel à baisser le prix des livres électroniques. "Rendre la lecture plus abordable fera gagner plus d'argent aux auteurs."

D. L. avec AFP