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Bill Gates et Richard Branson investissent dans la viande du futur

La start-up de la Silicon Valley a pour ambition de changer les moyens de production de viande, en la fabriquant à partir de cellules animales, sans élevage ni abattoir.

La start-up de la Silicon Valley a pour ambition de changer les moyens de production de viande, en la fabriquant à partir de cellules animales, sans élevage ni abattoir. - Memphis Meats

Les deux richissimes hommes d'affaires ont investi dans Memphis Meats, une start-up californienne qui produit de la viande de bœuf, de poulet et de canard en cultivant des cellules d'animaux.

La Silicon Valley s'intéresse aussi à la viande du futur, domaine qui attire désormais les investisseurs de renom. Bill Gates et Richard Branson ont participé avec un groupe d’investisseurs à la levée de fonds de Memphis Meats pour un montant de 17 millions de dollars (14,2 millions d'euros). Cette start-up californienne basée près de San Francisco a développé une technologie de culture en laboratoire de cellules issues d'animaux aboutissant à la production de viande, sans élevage ni abattoir.

"Nous identifions des cellules capables de se renouveler. Nous avons appris quelles cellules donnent la saveur, les textures et les arômes que nous voulons. Nous cultivons ces cellules pendant 4 à 6 semaines pour obtenir de la viande dans un environnement propre, sûr et nutritif" explique Uma Valeti, cofondateur et PDG de Memphis Meats, sur le site internet de l'entreprise.

L’entreprise a, à ce jour, réussi à "cultiver" et "fabriquer" de la viande de boeuf en 2016 puis de la viande de poulet et de canard au printemps 2017.

Memphis Meats a récolté en tout depuis sa création 22 millions de dollars (18,4 millions d'euros). Elle projette d’utiliser ces fonds afin d'étoffer ses effectifs, accroître ses capacités de production tout en diminuant ses coûts afin qu’ils soient égaux ou inférieurs aux coûts conventionnels de production de la viande.

Car les efforts précédents pour cultiver de la viande avec cette technique ont conduit à produire des hamburgers coûtant des milliers de dollars, rappelle le Financial Times. En l'occurrence, Memphis Meats espère réduire le prix de ses boulettes de viande de 40 dollars par gramme en laboratoire actuellement à quelques cents par gramme d'ici la fin de la décennie, si la production de masse décolle, selon le quotidien anglais.

C'est donc un pari sur le long terme qu'ont effectué Bill Gates et Richard Branson. De plus, cette approche visant à produire de la "viande propre" qui, selon l’entreprise, pourrait être à terme favorable à l’environnement, n'est pas pour déplaire à ces investisseurs impliqués socialement.

Mais les deux hommes d'affaires ne sont pas les seuls à miser sur ce futuriste mode de production de la viande. Cargill, géant de l'agro-alimentaire américain, lui-même gros producteur de viande en mode "classique", s'est joint à eux pour investir dans cette nouvelle technologie.

Frédéric Bergé