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Bitcoin: un "risque financier certain" selon la Banque de France

La Banque de France compte "observer avec attention" les monnaies virtuelles.

La Banque de France compte "observer avec attention" les monnaies virtuelles. - -

La Banque de France dénonce le caractère "hautement spéculatif" des bitcoin, dans une note diffusée ce jeudi 5 décembre. Elle réclame l'intervention des autorités pour réguler les transactions illégales de monnaie virtuelle.

Le bitcoin va devoir se passer du soutien de la Banque de France. L'institution a mis en garde contre l'utilisation de cette monnaie virtuelle et décentralisée, dans une note publiée ce jeudi 5 décembre 2013.

L'avis est publié alors que la valeur du bitcoin continue d'augmenter. Elle a dépassé les 1.200 dollars par bitcoin au début du mois, et tourne aujourd'hui autour de 1.100 dollars (soit 840 euros).

Mais pour la Banque de France, la monnaie virtuelle, lancée en 2009, présente un caractère "hautement spéculatif" et serait un "risque financier certain" pour ceux qui en possédent.

Le bitcoin n'est en effet adossé à aucune économie réelle, et aucun banquier ne peut juguler son flux, puisque la création des pièces est fixée par un algorithme.

En outre, difficile à tracer pour les autorités financières, la monnaie permet d'effectuer des achats illicites. Le site d'achat de drogues et d'armes Silk road, fermé depuis le mois d'octobre, a longtemps été le plus gros utilisateur de la monnaie.

La Réserve fédérale est moins sévère

Cet anonymat pousse la Banque de France à réclamer une "action des forces de l'ordre pour faire stopper ces activités illicites". Mais dernièrement, la monnaie a perdu de sa réputation sulfureuse. Au Canada, un distributeur permet même de retirer de l'argent en dollars depuis un porte-feuille bitcoin.

Outre-Atlantique, le Sénat américain a publié un avis beaucoup plus tempéré que celui de l'Hexagone, le 18 novembre. Ben Bernanke, patron de la Réserve fédérale, pense même que les monnaies virtuelles sont "prometteuses sur le long terme".

Les deux banques centrales, l'Américaine et la Française, arrivent en revanche toutes les deux à une même conclusion. Elles promettent d'"observer avec attention" cette monnaie décentralisée.

J.S avec AFP