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BlackBerry joue (sans doute) son dernier joker dans les smartphones

BlackBerry n’a vendu que 800.000 smartphones entre juin et août 2015, contre 1,1 million lors du trimestre précédent.

BlackBerry n’a vendu que 800.000 smartphones entre juin et août 2015, contre 1,1 million lors du trimestre précédent. - BlackBerry

Son premier mobile Android joue la carte du haut de gamme. Visant les entreprises en quête de smartphones "sécurisés", BlackBerry enrayera-t-il le déclin de ses ventes?

BlackBerry joue sans doute sa survie dans les smartphones avec le lancement de son modèle, le Priv, son premier téléphone sous Android. Misant sur le logiciel de Google, l'industriel canadien entérine de fait l'échec de son logiciel "maison".

Lancé en janvier 2013, BlackBerry 10 fait fonctionner tous ses modèles de smartphones lancés depuis cette date. Mais tous végètent plus ou moins, faute de donner un large accès à une bibliothèque d'applications mobiles, comme c'est le cas sur les boutiques en ligne d'Apple et de Google.

Sur les deux derniers trimestres fiscaux 2015 connus, ses ventes de smartphones ont même décru, passant de 1,1 million d'unités (de mars à mai) à 800.000 vendues (de juin à août).

Un smartphone "sécurisé" vendu à prix élevé

Avec le Priv à clavier coulissant, vendu 699 dollars aux États-Unis à partir du lundi 9 novembre 2015, BlackBerry aura du mal à convaincre le grand public, même en lui faisant miroiter l'accès aux plus de 500.000 applications Android disponibles.

La firme canadienne vante surtout les fonctions de sécurité qui protègent, en les chiffrant, les communications voix et internet passées depuis son téléphone mobile dernier cri.

Cet accent mis sur la sécurisation est propre à séduire les entreprises et les administrations. Toutes redoutent la montée du piratage informatique et du vol de smartphones de leurs salariés, contenant des données confidentielles.

C'est d'ailleurs pour se renforcer sur ce créneau professionnel que BlackBerrry a multiplié récemment les acquisitions de petites sociétés spécialisées.

BlackBerry se diversifie à marche forcée dans le logiciel

En 2015, le groupe canadien a successivement acquis Athoc (qui a conçu des systèmes d'alertes sur des mobiles en cas de crise pour les grandes structures) puis Good Technology (éditeur de logiciels de gestion et de sécurisation de flottes de terminaux mobiles).

Ces acquisitions lui permettent surtout de moins dépendre des ventes de smartphones au profit du service et des logiciels. Lors du dernier trimestre connu (juin à août 2015), cette activité a crû de 19% sur un an, à 74 millions de dollars. En comparaison, les ventes de smartphones représentaient 41% de son chiffre d'affaires réalisé sur la période.

Un éventuel échec commercial de son smartphone Android risquerait de condamner l'activité. Déjà tombée à un rythme d'à peine 4 millions de modèles vendus l'an, celle-ci, en déclinant encore, ne dégagerait plus suffisamment d'économies d'échelle pour en assurer la pérennité.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco