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BNP Paribas va réduire ses coûts

Jean-Laurent Bonnafé ne s'alarme pas du tassement de l'activité de BNP Paribas sur la banque de détail en France

Jean-Laurent Bonnafé ne s'alarme pas du tassement de l'activité de BNP Paribas sur la banque de détail en France - -

Malgré d’excellents résultats publiés ce mercredi 7 novembre, l’établissement marque le pas sur la banque de détail en France. Jean-Laurent Bonnafé, patron de la banque, invité de BFM Business, prévoit de réduire les coûts.

BNP Paribas ne plie pas encore, bien au contraire. La banque a presque triplé son bénéfice net au troisième trimestre à 1,3 milliard d’euros, contre 514 millions sur la même période de 2011.

Certes, elle bénéficie d’un effet de base favorable, mais elle a réussi à dépasser les attentes du marché, qui anticipait un bénéfice de 1,2 milliard d’euros. A la Bourse de Paris, ce mercredi, le titre BNP Paribas progressait de 4% peu après l'ouverture.

Cette bonne performance est toutefois contrebalancée par un constat : la banque de détail a marqué le pas. En France, les revenus ont chuté de 2,1%, avec "une décélération de la demande de crédits", notée par la banque.

Conséquence : Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de la Banque, a indiqué à l’agence Reuters que ses équipes se concentreraient sur les réductions de coûts, notamment en France, dans les mois à venir. L'objectif est de limiter les effets du ralentissement économique en Europe. Une adaptation du modèle de la banque de détail serait notamment en cours.

Invité dans l’émission Good Morning Business de BFM Business, Jean-Laurent Bonnafé n’a pas donné beaucoup plus d’indications sur ces réductions de coûts. "Les activités bancaires font toujours l’objet d’un exercice régulier d’optimisation des coûts", explique-t-il. Une vague de fermeture d’agences n'est pas prévue, mais "le facteur technologique, c’est-à-dire les nouveaux moyens de paiement en ligne et la banque digitale, impactera la disposition des réseaux d’agences. Mais cette évolution prendra des années", précise le patron de BNP Paribas.

L'obligataire réussit à la banque

Il a par ailleurs minimisé le recul de l’activité en France, soulignant que la baisse s’explique surtout par une chute des taux longs et affecte particulièrement le crédit immobilier. Le crédit aux TPE et PME "continue de progresser au-dessus de la moyenne du marché".

Jean-Laurent Bonnafé explique également que les prêts aux grandes entreprises ont diminué, car celle-ci se sont davantage tournées vers le marché obligataire (marché de la dette) pour assurer leur financement.

Un mal pour un bien pour BNP Paribas. En effet, la banque a, ce trimestre, connu une hausse de ses revenus tirés de la banque de financement et d’investissement de plus de 33%. A l’origine de cette bonne performance, les activités obligataires, qui progresse de 38% et rapporte la moitié des revenus de cette division. "Ces activités obligataires ont rebondi fortement. Les entreprises partout en Europe ont largement utilisé ce levier pour se refinancer. Ce facteur très positif a beaucoup soutenu l’activité", affirme Jean-Laurent Bonnafé.

La banque a également annoncé avoir atteint ses objectifs de ratio fonds propres/risques de 9%, selon les normes fixées par Bâle III, le comité chargé d'édicter la régulation des banques européennes. Le ratio de BNP Paribas était même de 9,5% au 30 septembre 2012.

Julien Marion