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Transports

Boeing et Lockheed Martin se délestent d'ULA

ULA lance des fusées pour la NASA.

ULA lance des fusées pour la NASA. - Joe Raedle - AFP

Les deux entreprises américaines veulent vendre leur coentreprise aérospatiale United Launch Alliance. Le motoriste Aerojet Rocketdyne serait intéressé.

Il y a du mouvement dans le domaine de la défense. L'avionneur américain Boeing et son compatriote Lockheed Martin, l'un des principaux groupes mondiaux de défense, comptent vendre leur coentreprise aerospatiale United Launch Alliance (ULA) pour deux milliards de dollars au motoriste Aerojet Rocketdyne, a rapporté mardi le Wall Street Journal. L'opération se ferait entièrement en numéraire et pourrait être annoncée dès le début de la semaine prochaine, selon le WSJ, qui cite des sources proches du dossier.

L'une d'entre elles précise néanmoins que la transaction n'est pas achevée et reste exposée à un écueil de dernière minute. Créée en 2006 et basée dans le Colorado, ULA s'adresse au gouvernement américain, en premier lieu le Pentagone et la Nasa, pour qui elle lance des fusées. Elle exploite les lanceurs Atlas, issu de Lockheed Martin, et Delta, né de Boeing. Aerojet fournit déjà des moteurs à ULA, qui emploie quelque 3.600 personnes et a réalisé près de cent lancements depuis sa création.

Concurrence de SpaceX

ULA, dans laquelle Boeing et Lockheed Martin détiennent des parts égales, est confrontée à la concurrence de plus en plus pressante du groupe SpaceX, créé par le milliardaire Elon Musk. Dans ses derniers résultats trimestriels en date, publiés en juillet, Lockheed Martin avait fait état d'un recul du chiffre d'affaires de sa division de systèmes spatiaux, qui comprend ULA, à 1,9 milliard de dollars, alors que l'ensemble de ses résultats avait dépassé les attentes.

Reconnaissant ses difficultés, ULA avait annoncé l'an dernier son intention de fusionner les technologies Delta et Atlas, afin de créer une nouvelle génération de lanceurs. Par la suite, en mai dernier, le groupe a prévenu qu'il ne serait plus "une entité économique viable" s'il n'obtenait pas des contrats civils et commerciaux afin de compenser le déclin de la demande militaire.

D. L. avec AFP