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Transports

Boeing va tester des avions de ligne sans pilote

Mike Sinnett, le vice-président de Boeing

Mike Sinnett, le vice-président de Boeing - Yoshikazu Tsuno - AFP

Le vice-président de Boeing estime que les bases technologiques existent aujourd'hui pour mener ce type d'expérimentation, qu'il espère pouvoir réaliser l'an prochain.

Si les constructeurs automobiles s'activent pour ne pas rater le train de la voiture autonome, les avionneurs eux aussi songent à des avions de ligne sans pilote.

Ainsi, la semaine dernière, lors d'une réunion en marge du salon aéronautique du Bourget, le vice-président de Boeing en charge du développement des produits, Mike Sinnett, a indiqué vouloir mener des expérimentations en ce sens, rapporte Reuters.

À l'heure actuelle avec des drones autonomes à moins de 1.000 dollars "les premières briques technologiques existent déjà", considère-t-il.

Mike Sinnett, lui-même pilote à la base, veut d'abord tester les algorithmes dans un simulateur cet été. Il espère ensuite que cette "intelligence artificielle qui prendra des décisions comme un pilote" pourra "voler dans un avion l'an prochain".

"Pas avant 20 ans", selon Airbus

Évidemment ces avions autonomes devront surmonter les obstacles réglementaires et convaincre ainsi les régulateurs, la sécurité étant un enjeu crucial dans l'aérien. "Pour le moment je n'ai aucune idée de comment nous allons y arriver. Mais nous étudions le sujet et nous sommes en train de développer les algorithmes", explique Mike Sinnett.

Ce dernier assure, par ailleurs, que ces intelligences artificielles devront être capables de faire les mêmes prouesses que Chesley Sullenberger, le pilote qui avait réussi l'exploit de faire amerrir un A320 sur l'Hudson River, qui borde la ville de New York, en 2009. Si ce n'est pas le cas "nous abandonnerons", fait-il savoir.

Pour sa part, Fabrice Brégier, directeur général délégué d'Airbus, explique, dans une interview aux Échos, que l'avion sans pilote "n'est pas pour la prochaine génération d'avions, mais arrivera un jour".

"L'avion est déjà l'un des modes de transport le plus automatisé. Il y a quelques années, j'aurais dit 'Pas avant cinquante ans'. Aujourd'hui, je dirai que ça viendra dans vingt ans. Les technologies le permettront et la population sera d'autant plus prête à l'accepter qu'il y aura probablement des taxis sans chauffeur partout", développe-t-il.

Si l'avion autonome venait à émerger, il permettrait aux compagnies de répondre en partie au problème de formation des pilotes alors que Boeing estime qu'il faudra 617.000 pilotes supplémentaires d'ici à 2035 pour répondre à la hausse du trafic aérien mondial.

Julien Marion