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Bruno Le Maire promet un plan de soutien à la filière diesel

La filière diesel emploie "plusieurs milliers de salariés" en France selon les autorités. (image d'illustration)

La filière diesel emploie "plusieurs milliers de salariés" en France selon les autorités. (image d'illustration) - Robert François - AFP

Alors que les ventes de véhicules diesel déclinent et que le gazole va prochainement être davantage taxé, le gouvernement s'est engagé à accompagner les professionnels de la filière diesel. Elle emploie "plusieurs dizaines de milliers" de salariés en France.

L'État au chevet de la filière diesel. Le ministre de l'Économie et des Finances promet un "plan d'accompagnement" de la filière des sous-traitants spécialisés dans le diesel en France, face à l'alourdissement de la fiscalité sur le gazole.

"Nous avons parfaitement conscience des enjeux pour notre industrie automobile. Il y a effectivement des sous-traitants automobiles qui sont investis dans le diesel, je pense à Valeo, je pense à d'autres", a déclaré Bruno Le Maire, en marge de la présentation du projet de loi de finances 2018. 

Équipementier français fournissant des constructeurs de véhicules dans le monde entier, Valeo a souligné être "très peu exposé au diesel". Auprès de l'AFP, l'entreprise a précisé être "aujourd'hui un leader mondial de l'électrification de la chaîne de traction", spécialiste des technologies hybrides et 100% électriques. 

Préserver "plusieurs milliers d'emplois en France" 

Le gouvernement a confirmé que la taxation du gazole augmenterait de 10% l'année prochaine. Selon le projet de budget dévoilé mercredi, cette hausse sera de 2,6 centimes par litre et indépendante de la hausse de la contribution climat-énergie -sorte de taxe carbone- relevée à 44,6 euros par tonne de carbone.

La filière diesel, "c'est plusieurs milliers d'emplois en France. Nous allons mettre en place d'ici la fin de l'année un plan d'accompagnement de la filière des sous-traitants automobiles investis dans le diesel, car nous savons que cette fiscalité écologique étant efficace, elle amène un changement des comportements des consommateurs", a indiqué le ministre.

Bruno Le Maire n'a cependant pas donné davantage de détails sur la forme que pourrait prendre ce plan. 

L'attrait pour les véhicules au gazole chute depuis le "dieselgate" 

Les pouvoirs publics français ont longtemps encouragé l'achat de voitures diesel au nom de l'indépendance énergétique et de la lutte contre les émissions de CO2 (dioxyde de carbone). Résultat, les ventes ont grimpé jusqu'à atteindre 73% des voitures particulières neuves dans l'Hexagone en 2012. Parallèlement, les constructeurs et équipementiers ont massivement investi dans cette technologie, en devenant des spécialistes.

Depuis, sur fond de resserrement de la fiscalité, d'études quant à la nocivité de leurs émissions et du coup de tonnerre du "dieselgate" en 2015, les immatriculations de voitures neuves diesel ont nettement chuté pour atteindre 47,8% depuis le début de l'année 2017, selon les derniers chiffres des professionnels du secteur. 

La baisse de ces ventes de modèles diesel, également sensible au niveau européen, a suscité l'inquiétude de salariés de l'équipementier allemand Bosch, qui fabrique des injecteurs diesel dans son usine d'Onet-le-Château près Rodez (Aveyron) employant quelque 1.600 personnes.

Si le président de Bosch France a affirmé en mars dernier ne pas voir de problème pour le site "à court terme", il a concédé avoir dû réduire "significativement" la part des emplois intérimaires, et dit que son groupe réfléchissait à diversifier sa production sur place.

A.M. avec AFP