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Bruno Ledoux: "l'objectif est de 50 départs à Libération"

"L'augmentation de capital sera réglée dans les jours qui viennent" a assuré le patron du quotidien

"L'augmentation de capital sera réglée dans les jours qui viennent" a assuré le patron du quotidien - -

Invité de BFM Business vendredi 27 juin, le principal actionnaire de Libération a détaillé son plan pour le quotidien: maintien du papier, mais plan de départs volontaires.

C'est un homme controversé à la parole rare. Bruno Ledoux, principal actionnaire de Libération, a détaillé vendredi 27 juin son plan pour le quotidien, et notamment la levée de fonds en cours.

"L'augmentation de capital est bouclée. Ca va être réglé dans les jours qui viennent. Il y a des besoins financiers importants", a expliqué sur BFM Business le président du conseil de surveillance, qui a admis que ses "moyens ne sont pas illimités".

Nouvel répartition du capital

Précisément, "une holding commune détenue à parité par Patrick Drahi et moi détiendra à peu près 85% du capital", a-t-il expliqué, invité d'Hedwige Chevrillon. Le principal actionnaire de Numericable, qui "s'est manifesté il y a quelques mois", va "mettre 14 millions d'euros: 4 millions qu'il a déjà investis, plus 10 millions qu'il va réinvestir".

Parallèlement, "d'autres investisseurs vont mettre à peu près 4 millions d'euros", a-t-il ajouté, citant Franck Papazian (directeur de l’Institut européen de journalisme), Michael Benabou (cofondateur de Vente-privee.com), Patrick Bensabat (patron de Business & Decision), ainsi que "deux autres".

En revanche, l'actionnaire actuel Edouard de Rothschild "va être dilué, car il n'a pas souhaité réinvestir".

Objectif de 50 départs

Concernant l'effectif, "on part sur la voie d'un plan de départs volontaires", avec "un objectif de 50 départs", "car "il faut réorganiser ce journal, c'est clair". Et Bruno Ledoux veut fusionner les rédactions web et papier: "c'est ce qui se passe partout".

Quant à l'immeuble de la rue Béranger, le projet de le transformer en lieu culturel "est toujours d'actualité". Dès lors, "une partie des journalistes peut aller ailleurs, une partie peut rester. Je n'ai pas de problème à ce que la rédaction reste".

Bruno Ledoux s'est défendu de vouloir arrêter l'édition papier: "je suis pour le maintien du papier. Je suis le meilleur défenseur du papier. Si on détruit le papier, on détruit toute la colonne vertébrale". Toutefois, "la diffusion papier se dégrade structurellement. Et on ne peut pas aller contre un phénomène généralisé".

"C'est un monde que je ne connais pas"

Enfin, le promoteur immobilier s'est montré critique sur le quotidien: "il ne se passait rien. Je ne peux pas admettre l'idée qu'on ne fasse rien, et qu'on meurt tout doucement, sans réagir, sans perspectives, sans projet. [...] Ces univers clos se dégradent par le manque d'ouverture. [...] Il faut éviter d'être dans un canal isolé avec des oeillères dans un monde qui s'élargit. Il y a un conservatisme énorme. Il y a une nécessité absolue de changer. Prenez des risques!"

Mais Bruno Ledoux a aussi admis ses limites: "c'est un monde que je ne connais pas. [...] Je ne considère pas détenir l'alpha et l'oméga de la connaissance des médias".

Il a reconnu que son ADN était à l'opposé de celui de Libération, mais assuré que c'était "une très bonne chose".

Jamal Henni