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Bruxelles débloque 500 millions d'euros pour soutenir l'agriculture

Les éleveurs laitiers sont particulièrement concernés par cette nouvelle aide.

Les éleveurs laitiers sont particulièrement concernés par cette nouvelle aide. - AFP - Marcel Mochet

Cette enveloppe sera répartie entre deux programmes, dont l'incitation à la réduction de la production de lait.

La Commission européenne a annoncé lundi une nouvelle enveloppe de 500 millions d'euros pour soutenir le monde agricole en crise, et plus particulièrement le secteur laitier, où les prix sont minés par la surproduction.

Ces fonds seront répartis suivant deux programmes : 150 millions d'euros pour inciter à réduire la production de lait dans l'Union européenne et 350 millions d'euros distribués entre les États membres, a détaillé la Commission dans un communiqué. Ces 350 millions d'euros répartis entre États membres (le poids du secteur laitier fait partie des critères de répartition) seront destinés à des aides directes mais celles-ci se feront dans le respect de certains engagements parmi une liste proposée par la Commission.

50 millions pour la France

Ainsi, l'Allemagne recevra près de 58 millions d'euros, suivie de la France, avec un peu moins de 50 millions. Le Royaume-Uni se voit attribuer un peu plus de 30 millions d'euros. Les Pays-Bas, la Pologne ou encore l'Italie font également partie des principaux bénéficiaires.

Le programme destiné spécifiquement à limiter la production de lait, surabondante dans l'Union européenne, sera conduit au niveau communautaire "afin d'assurer que les agriculteurs dans toute l'Union y ont accès sous les mêmes conditions". La Commission européenne espère réussir à faire diminuer la production laitière de 1,4 million de tonnes de lait. "Les agriculteurs seront rémunérés au prorata des litres non produits (soit environ 10,7 centimes d’euro le kilo de lait)", précise Le Monde.

Il reviendra aux États membres de choisir parmi les mesures envisagées pour stabiliser les marchés agricoles. Outre le secteur du lait, ceux de la viande porcine et des fruits et légumes, affectés par l'embargo russe imposé en rétorsion des sanctions européennes liées à la crise en Ukraine, restent très fragiles.

Il pourra s'agir par exemple de soutien aux petites exploitations, aux projets de coopérative, à des méthodes de production extensive, ou même de mesures supplémentaires de réduction de la production. Ces aides pourront être complétées par les États jusqu'à hauteur de 100%, précise la Commission, donnant ainsi la possibilité de les doubler.

L'espoir d'une reprise des prix

Les détails doivent encore être finalisés "dans les semaines à venir", précise Bruxelles, qui amendera le budget prévisionnel de 2017 pour prendre en compte ces nouvelles mesures. 

La Commission avait déjà annoncé un premier paquet de 500 millions d'euros en septembre, mais la situation toujours préoccupante avait poussé agriculteurs et États membres à réclamer une nouvelle intervention de Bruxelles. "Notre objectif final est d'observer une reprise des prix payés aux agriculteurs dont ils ont bien besoin, pour qu'ils puissent continuer à vivre de leur travail", a spécifié Phil Hogan, cité dans le communiqué.

Ces nouvelles mesures financières sont accompagnées d'une série de mesures plus techniques destinées notamment à retirer des stocks de produits pesant sur les marchés en crise.

A.R. avec AFP