Bruxelles prêt à un geste envers les producteurs français de lait

"C'était une revendication de la France: la Commission européenne s'est dite, ce lundi, prête autoriser des réductions temporaires de production dans le secteur laitier, afin de protéger les agriculteurs contre la chute des prix."

Bruxelles a entendu la détresse des producteurs français. La Commission européenne s'est dite disposée ce lundi 14 mars à autoriser les éleveurs de vaches laitières à s'entendre pour réduire temporairement leur production. Il s'agit une dérogation provisoire aux règles de la concurrence que réclamait notamment la France.

"Je suis prêt à proposer l'application de telles règles", a déclaré le commissaire en charge de l'Agriculture, Phil Hogan, ouvrant la voie à l'activation d'une mesure permettant aux opérateurs du secteur de s'entendre, sur une base volontaire, sur des limitations temporaires de la production.

"Les modalités complètes de cette mesure doivent encore être finalisées par la Commission et j'espère que nous serons en mesure de les communiquer aux Etats membres très prochainement", a-t-il ajouté. 

Les stocks de poudre de lait doublés

Autre mesure de nature à protéger les agriculteurs contre la chute des prix, le commissaire Hogan a annoncé qu'il proposait un doublement des niveaux de stockage pour la poudre de lait et le beurre, respectivement à 218.000 tonnes et 100.000 tonnes. La France souhaitait pour la poudre de lait un relèvement du plafond à 160.000 tonnes pour l'ensemble des 28 (contre 109.000 actuellement).

Quant à la crise porcine, Phil Hogan propose le maintien au niveau de 15.000 euros du plafond des aides ministérielles, que certains voudraient voir relever dans la fourchette 20.000-30.000 euros. La révision du montant du plafond nécessiterait "au moins sept mois" étant donné le nombre d'étapes dans la procédure d'adoption d'une telle mesure, a-t-il expliqué. Phil Hogan s'est également déclaré prêt à mettre sur pied un Observatoire du marché de la viande qui couvrirait les produits issus du boeuf et du porc.

J.M. avec AFP