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Cabine téléphonique: leur fin annoncée fait des mécontents

La loi Macron prévoit la fin, en 2017, des cabines téléphoniques contre une couverture par les opérateurs mobiles de zones "blanches". En attendant, les villes de zones rurales concernées sont mécontentes.

La cabine téléphonique va disparaître totalement de notre paysage d'ici 2017. Cette mort programmée d'un monument historique des télécommunications, est la conséquence directe de la loi Macron qui prévoit en contrepartie l'amélioration de la couverture en téléphonie mobile des "zones blanches" très mal ou pas desservies en 2G, 3G ou 4G.

Mais en attendant, certaines de ces communes, situées en zones rurales, craignent que les cabines soit désactivées avant que la couverture de la téléphone mobile ne se soit améliorée.

A Brissac, dans l'Hérault, une seule cabine subsiste. Mais le téléphone mobile passe très mal alors cette cabine téléphonique reste le seul lien sûr et fiable qui reste, en cas d'urgence concernant la commune, notamment lors d'intempéries, témoignent sur l'antenne de BFMTV, certains habitants et le maire de cette petite commune du sud de la France.

Orange démantèle les 40.000 cabines de son parc commercial

L'obligation qui sera faite aux opérateurs mobiles de couvrir ces communes est la contrepartie de l'abandon programmé de l'obligation qu'a France Télécom (devenu Orange), dans le cadre du service universel de téléphonie fixe, d'entretenir environ 32.000 cabines téléphoniques dans plus de 27.000 communes. Ce service public est en partie financé par une contribution des autres opérateurs au fond de service universel.

Orange dispose, en plus, de 40.000 autres cabines exploitées à des fins commerciales, qu'il est, par ailleurs, en train de démonter progressivement.

Cette fin programmée des cabines téléphoniques ne fait qu'entériner l'usage très modéré qu'en font aujourd'hui les Français qui leur préfèrent le téléphone mobile.

Le taux d'utilisation actuel est de moins d'1 minute par jour par cabine. L'utilisation des cabines représentera en 2015 moins de 1% de ce quelle représentaient en 2000.

En France, leur reconversion en bornes Internet a échoué

Déjà, en 2012, selon un rapport parlementaire publié en octobre 2014, "91% du parc de cabines sur la voie publique, soit 74.352 cabines étaient déficitaires, ce qui signifie qu’elles génèrent un chiffre d’affaires ne permettant pas de couvrir les frais liés à leur maintenance."

Les cabines téléphoniques auraient sans doute pu connaître une autre fin que la casse à des fins de recyclage.

Orange avait bien tenté, à Paris en 2010, d'en transformer quelques unes en cabines Internet dotées d'un écran tactile permettant de surfer sur le web, à destination des touristes. Mais, cette expérimentation n'a pas été poursuivie.

D'autres pays ont été plus inventifs pour recycler ce "monument historique" des télécommunications. A New-York ou dans certaines communes d'Allemagne, elles servent aujourd'hui de points d'accès public wi-fi, pour se connecter à Internet dans la rue depuis son smartphone ou son PC portable.

Frédéric Bergé