Carrefour autorisé à racheter Dia sous conditions
L'Autorité de concurrence accorde un feu vert sous condition. Ce vendredi 21 novembre, l'Autorité a autorisé le géant de la distribution Carrefour à reprendre les 800 magasins que compte le groupe Dia sur le sol français, exploités en direct ou sous franchise.
Mais elle a fixé des conditions, jugeant que l'opération est "de nature à porter atteinte à la concurrence sur 56 marchés locaux", parce qu'elle "renforcera significativement la présence de Carrefour sur le marché de la distribution alimentaire dans 56 zones de chalandise" dont 12 à Paris.
Les engagements de Carrefour surveillés
Ainsi, Carrefour "s'est engagé en contrepartie à se séparer de 56 magasins", précise l'Autorité. "Dans ces zones, les points de vente des parties cumulent en effet de très fortes parts de marchés, sans que les concurrents présents ne puissent exercer une pression concurrentielle suffisante pour contraindre le comportement de la nouvelle entité", poursuit-elle.
Carrefour cédera ainsi 50 magasins intégrés et résiliera 6 contrats de franchise. Pendant dix ans, le groupe ne pourra pas acquérir ou franchiser les magasins dont il s'est séparé. Un mandataire indépendant veillera au bon respect des engagements de la société.
Une "étape positive" pour Carrefour
Dans un communiqué séparé, le groupe dirigé par Georges Plassat s'est félicité de cette "étape positive", rappelant que "cette acquisition va permettre à Carrefour de poursuivre son expansion multiformat sur son marché domestique".
Georges Plassat avait indiqué en mars vouloir relancer l'expansion avec de nouvelles ouvertures en France notamment. L'opération devrait être finalisée dans les prochaines semaines, précise Carrefour. Le groupe avait annoncé fin juin avoir signé une promesse d'achat pour reprendre plus de 800 magasins français de l'espagnol Dia, confronté à une chute de ses ventes dans l'Hexagone, avec un chiffre d'affaires "sous enseignes" de 2,3 milliards d'euros en 2013.
La Commission européenne avait estimé que l'Autorité de la concurrence en France était "la mieux placée" pour étudier l'opération et lui accorder ou non un feu vert. Carrefour avait précisé lors de l'annonce que l'opération se ferait sur la base d'une valeur d'entreprise de 600 millions d'euros des activités françaises de Dia, numéro 3 mondial du hard-discount.