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Transports

Cars "Macron": premiers licenciements dans le secteur

Lancée dans le sillage de la libéralisation du marché créée par la loi Macron, Megabus, qui compte 34 autocars et 175 salariés, cessera ses activités, privée de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus.

Lancée dans le sillage de la libéralisation du marché créée par la loi Macron, Megabus, qui compte 34 autocars et 175 salariés, cessera ses activités, privée de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus. - Rémy Gabalda-AFP

Les chauffeurs de Megabus France sont en grève pour réclamer un plan social. Privée de son contrat de sous-traitance avec l'allemand Flixbus qui l'avait rachetée à l'été 2016, la compagnie va cesser ses activités.

Ce sont les premiers licenciements collectifs sur le tout jeune marché des cars longue distance, ouvert à la concurrence en août 2015 par la loi Macron. Les chauffeurs de Megabus France sont en grève ce vendredi 20 novembre pour réclamer un plan social. Seuls trois autocars ont réussi à sortir du dépôt de bus parisien, situé quai de Bercy pour assurer le voyage prévu. Une vingtaine de chauffeurs sont restés à quai, leurs clefs ayant été "cachées" pour qu'ils ne sortent pas et un car garé en travers de la sortie. Un rassemblement est prévu ce même jour à 11h00 devant le ministère de l'Économie, où une délégation doit être reçue par des représentants de Bercy, du Travail et des Transports.

Lancée dans le sillage de la libéralisation du marché, la compagnie, qui compte 34 autocars et 175 salariés, cessera prochainement ses activités, privée de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus.

Flixbus a éliminé son rival en deux temps

Dans un premier temps, ce dernier avait, au début de l'été 2016, racheté l’activité commerciale en France et la marque Megabus pour, ensuite, mettre fin au contrat de sous-traitance avec son ex-concurrent, impliquant la cessation de son activité.

"Les négociations sont au point mort", l'autocariste "ne propose que 2.000 euros" d'indemnités supralégales de licenciement, insuffisant au regard du "préjudice subi" pour Natasha Pinçon, représentante du personnel. "Nous sommes pleinement conscients que nos collaborateurs traversent une période d'incertitude quant à leur devenir", a répondu la direction de Megabus dans une déclaration transmise à l'AFP.

Le mouvement de grève, a-t-elle ajouté, "n'est pas dans l'intérêt des salariés, et nous craignons qu'il ne compromette les efforts que nous déployons dans la recherche de la meilleure solution possible". Megabus France, propriété du groupe britannique Stagecoach, est pour la CGT-Transports une première illustration des "effets de la loi Macron" , un "miroir aux alouettes" pour le syndicat SNTL-Unsa.

Frédéric Bergé avec AFP