Cauet veut lever 2 millions d'euros pour son réseau social

L'animateur affirme être le plus populaire sur les réseaux sociaux, avec 2,9 millions d'abonnés sur YouTube.

Un gros pervers jouit en direct... Il avoue à sa meuf qu'il s'est tapé sa mère... Avec ces vidéos accrocheuses, Sébastien Cauet a réussi à s'installer sur YouTube. Sa chaîne revendique aujourd'hui 2,9 millions d'abonnés et 1,3 milliard de vidéos vues.

Il s'agit principalement d'extraits filmés de ses émissions de radio. Mais l'animateur propose aussi des contenus originaux. Il y a quatre ans, il a lancé un collectif d'humoristes baptisé Shaaker, mais l'expérience s'est arrêtée au bout d'un an et demi, avec moins de 100.000 abonnés. Plus récemment, Cauet a lancé deux web séries: Toc toc toc et Cauet range ta chambre.

Financé par les annonceurs

"Les revenus proviennent pour moitié des reversements de YouTube, et pour l'autre des marques", via du placement de produits, explique l'animateur, qui assume sans complexe d'être financé par des annonceurs: "il faut bien trouver un moyen de financer les vidéos. Ce placement de produit se fait couramment au cinéma, sans qu'on demande son avis au spectateur".

Pour sa nouvelle websérie, Cauet explique vouloir trouver, en complément de YouTube et des annonceurs, une troisième source de financement: une chaîne de télévision. Il jouera son propre rôle dans cette série modestement intitulée Sébastien, et qui devrait être visible au plus tôt en décembre.

Les médias traditionnels "sont morts"

L'animateur rappelle avoir démarré sur le web "il y 10 ans" -précisément, il a ouvert sa chaîne YouTube et son compte Twitter il y a 8 ans. Il assure: "on n'est pas nombreux à avoir réussi le mariage entre le monde ancien et le digital". Selon lui, le numérique change tout: "toute une partie de la population ne supporte plus les rendez-vous à heures fixes, les coupures pub, les programmes trop longs... Il faut leur proposer des segments d'au maximum 10 minutes, et une manière de filmer moins sage".

Face à cette révolution, "beaucoup de médias traditionnels vont mourir". Et quand ils abordent le numérique, c'est souvent maladroit: "ils se contentent de renvoyer vers les réseaux sociaux. Mais se contenter de transposer une marque de l'ancien monde dans le digital ne suffit pas. En effet, si une marque décline, sa transposition digitale déclinera aussi". Quant aux têtes d'affiches, "il y a une scission assez violente: les stars du web ne fonctionnent pas en télévision, et réciproquement".

Ne pas se retrouver tout seul

Pour répondre à ces défis, Cauet "va proposer aux groupes de médias un projet d'émission et parallèlement un prolongement digital, en réfléchissant à une monétisation globale".

Surtout, l'animateur travaille déjà sur la prochaine étape: un réseau social conçu pour le mobile: "L'ergonomie sera différente et misera sur la simplicité. L'idée est aussi de ne pas se retrouver tout seul lorsqu'on s'inscrit, contrairement aux réseaux sociaux existants. Le projet est de se lancer dans les 12 prochains mois, puis de se développer à l'international". Une levée de fonds de 2 millions d'euros est actuellement en préparation.

Départ de Touche pas à mon poste

L'animateur est toujours présent à la radio: depuis la rentrée, il anime les soirées de Virgin Radio, après avoir été remercié par NRJ. Mais on ne le voit plus à la télévision, depuis qu'il a quitté Touche pas à mon poste en mai dernier.

Pour mémoire, le groupe Be Aware de Cauet réalise près de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires (cf. chiffres ci-dessous). Cauet en a repris possession fin 2015, après l'avoir vendu à Newen en 2009 sur une valorisation de 12 millions d'euros.

Les résultats de Be Aware (en millions d'euros, en 2015)

Be Aware Groupe SAS
Chiffre d'affaires: 1,49 (-14%)
Résultat net: +0,04 (-87%)

Be Aware Radio SAS (filiale à 100% de Be Aware Groupe)
Chiffre d'affaires: 1,27
Résultat net: +0,11

Be Aware Tivi SAS (filiale à 100% de Be Aware Groupe)
Chiffre d'affaires: 1,78
Résultat net: -0,36

Source: comptes sociaux

Jamal Henni et Pascal Samama