Le CCE d'Air France placé en redressement judiciaire
Comme pressenti, le comité central d'entreprise (CCE) d'Air France, en proie à de graves difficultés financières et en cessation de paiement, a été placé mardi en redressement judiciaire par le tribunal de grande instance de Bobigny, mardi 23 avril.
"Le tribunal a décidé de convertir la procédure de sauvegarde, enclenchée le 5 février, en placement en redressement judiciaire, conformément à la demande de l'administrateur judiciaire" du CCE, a indiqué une source proche du dossier.
Ce placement en redressement judiciaire résulte avant tout d'une gestion largement critiquée. Les dirigeants se sont en effet succédés, ainsi que les dérives.
Une gestion calamiteuse
Depuis deux ans et le début des audits, les langues se sont déliées: des milliers d'euros dépensés chaque mois pour acheter des télés, des notes de frais délirantes, une réunion du CCE le mercredi et une demande de remboursement pour une nuit d'hôtel le samedi! Les dirigeants du CCE bénéficiaient aussi de confortables logements de fonctions.
Pendant des années cette gestion a tenu, jusqu'au début des années 2000 et les premières réductions d'effectifs chez Air France. Logiquement, le budget du CCE est alors revu à la baisse. Mais pas les dépenses.
La direction d'Air France a d'abord accepté de combler le trou, une façon d'acheter la paix sociale. Une époque maintenant révolue. Depuis 2010, les comptes sont dans le rouge. Aucune organisation syndicale ne veut endosser la responsabilité de ce fiasco. Pourtant, toutes ont été un jour ou l'autre à la tête de cette instance.