BFM Business
Transports

Ce constructeur coréen veut faire de l’ombre à Mercedes, BMW et Audi

Créée par Hyundai en 2015 et essentiellement présente sur le marché américain et coréen, la griffe de luxe Genesis va s'attaquer à l'Europe. Elle se pose en alternative aux constructeurs premium allemands en offrant plus de prestations pour moins cher.

Genesis. Le nom de constructeur automobile ne vous dit probablement rien. Cette marque est pourtant au coréen Hyundai ce que Lexus est au japonais Toyota. Une griffe premium. À l'image de DS Automobiles qui s'est progressivement émancipé du français Citroën, Genesis vient d'obtenir son indépendance. Depuis le 2 août la marque, propriété du groupe Hyundai Motors Company, jouit d'une autonomie totale.

Après s'être installée sur le marché américain et coréen, Genesis a décidé de s'attaquer au marché européen, qu'elle compte conquérir en 2019. "Nous savons que cela ne sera pas chose facile" confie Manfred Fitzgerald à l'hebdomadaire économique allemand Wirtschaftswoche.

Nommé directeur général du constructeur, il explique que "l'Europe, c'est essentiellement l'Allemagne, l'Angleterre et la Suisse". Or, ces pays sont plutôt sensibles au raffinement offert par les productions d'Audi, BMW et Mercedes qu'à celui des constructeurs premium japonais Infiniti et Luxus. 

Une avalanche de modèles à l'horizon 2020

Pour maximiser les chances de percer sur ces marchés, un nouveau plan produit a été développé par les responsables de Genesis. L'objectif étant de gommer, en partie, le passé de la marque et de lui donner une véritable identité.

La première génération de Hyundai Genesis, commercialisée aux États-Unis
La première génération de Hyundai Genesis, commercialisée aux États-Unis © Stradablog - Flickr - CC

Jusqu'en 2015, le patronyme Genesis (signifiant "genèse" en français) servait à désigner les modèles haut de gamme de la maison-mère Hyundai. Entre 2008 et 2014, ce nom a ainsi été accolé à une -sage- berline vendue aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Corée et en Chine.

En Europe, l'appellation Genesis désignait plus particulièrement un coupé sportif. Produit entre 2010 et 2013 il était équipé d'un moteur essence 3.5 V6 développant 350 chevaux. 

Le Coupé Genesis a été diffusé en Europe entre 2010 et 2013. Sans grand succès.
Le Coupé Genesis a été diffusé en Europe entre 2010 et 2013. Sans grand succès. © Chu - Wikimedia - CC

D'ici à 2020, Genesis doit introduire quatre nouveaux modèles sur l'ensemble des marchés. "Chaque modèle Genesis sera créé en gardant en tête les besoins de nos clients pour que le véhicule qui en résulte réponde parfaitement à leurs besoins, sans aucune charge ou excès inutile" résume, dans un communiqué, Woong Chul Yang, directeur du centre de recherche et développement et vice-président de Hyundai Motor Company. 

Parmi ces nouveautés, une berline de taille intermédiaire -visant les Audi A4, BMW Série 3 et Mercedes Classe C- deux SUV, et un coupé. De quoi compléter un catalogue actuellement composé de deux modèles: les routières G80 (ex-Hyundai Genesis) et G90 (ex-Hyundai Equus), concurrentes directes des Mercedes Classe E et Classe S, mais vendues entre 10.000 et 25.000 euros moins cher. 

Avec une gamme ainsi étoffée, Genesis pourra également rivaliser avec les divisions premium des constructeurs japonais. Le nombre de modèles disponibles sera par exemple équivalent à celui proposé par Acura (la griffe haut de gamme de Honda, essentiellement vendue aux États-Unis). La gamme sera en revanche moins étendue que celle de Lexus, appartenant à Toyota, et Infiniti, propriété de Nissan.

Avec cette stratégie, Genesis, qui a écoulé 90.000 véhicules en 2016 pourrait vendre, selon le cabinet spécialisé Inovev, 300.000 unités dans le monde à l'horizon 2021. 

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV