BFM Business
Culture loisirs

Ce que coûte le Tour de France aux villes étapes

Limoges a accueilli une étape du Tour de France 2016.

Limoges a accueilli une étape du Tour de France 2016. - Alix Guignon - AFP

Les communes qui accueilleront la Grande Boucle ont dû verser des dizaines de milliers d’euros à l’organisateur de la course, qui débute ce samedi. Mais l’investissement s’avère rentable.

Une nouvelle fois, il a fallu faire le tri parmi les candidatures. Pour cette édition 2017, près de 200 villes ont déposé un dossier pour accueillir une étape du Tour de France, qui en compte 21.

Au bout d’un intense lobbying, et après avoir présenté un dossier solide, les heureuses élues doivent pourtant mettre la main à la poche pour que la caravane du Tour s'installe ponctuellement: il faut compter 60.000 euros pour accueillir le départ d’une étape, 110.000 euros pour une arrivée. C’est la subvention que réclame Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur de la course.

Un tarif qui peut grimper jusqu’à 260.000 euros dans le cas du Puy-en-Velay qui accueillera une arrivée et un départ, entrecoupés d’une journée de repos.

Frais supplémentaires

À cela, il convient d’ajouter quelques coûts supplémentaires. "Nous allons sûrement devoir faire faire des heures supplémentaires au personnel municipal, l’éclairage fonctionnera plus longtemps que d’habitude, et nous devrons refaire un peu la signalétique en ville", confirme Nicolas Isnard, le maire de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), qui accueillera la 19ème étape le 21 juillet prochain.

"Il y a effectivement des frais supplémentaires", abonde Emmanuel Boyer, en charge du dossier à la mairie du Puy-en-Velay, évoquant "la location de barrières, ou le gardiennage". "Il faut environ multiplier par deux le coût de la subvention", indique-t-il.

"Une formidable exposition"

Un investissement conséquent, donc, mais rentable. D’abord, parce que les frais sont le plus souvent partagés avec d’autres collectivités (département, région). Ensuite, car "accueillir le troisième événement sportif mondial est une formidable exposition pour la ville, cela participe à l’identification du territoire", se félicite Emmanuel Boyer, qui estime les retombées à "10 euros récupérés pour un euro investi".

Pour les étapes simples (Le Puy-en-Velay accueillera la caravane pendant trois jours), le rapport serait plutôt de 1 à 5 - c’est en tout cas l’argument mis en avant par ASO auprès des communes.

"Un rapport qualité-prix exceptionnel"

"Ce n’est pas quantifiable à l’euro près, mais c’est un bon investissement", confirme Nicolas Isnard. Notamment car l’économie locale tourne à plein régime durant l’événement. "À Salon-de-Provence et aux alentours, cela fait des mois qu’il n’y a plus une chambre d’hôtel de libre", assure l’élu, qui attend entre 50.000 et 100.000 personnes le 21 juillet.

Du côté de Limoges, qui a accueilli une étape du Tour 2016, on se montre également satisfait de l’investissement réalisé, évoquant un chiffre d’affaires d’un million d’euros à court terme. "Cela nous a permis de générer de la visibilité dans le monde entier", se réjouit Sylvie Rozette, adjointe au maire chargée des sports. "Avec le Tour, vous vous offrez une retransmission dans près de 200 pays".

Entre autres vertus, le Tour de France "permet de créer du lien au sein de la collectivité", se félicite-elle. "C’est un rapport qualité-prix exceptionnel".

Yann Duvert