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Ce thermostat aixois donne des frissons à Google

Avec son thermostat intelligent, la start-up d'Aix-en-Provence se tient prête à affronter Nest, la filiale de Google.

Avec son thermostat intelligent, la start-up d'Aix-en-Provence se tient prête à affronter Nest, la filiale de Google. - Ween

Sur le CES de Las Vegas, le thermostat connecté de Ween, une start-up d'Aix-en-Provence, a reçu un Award. Cette récompense a donné un coup d'accélérateur à cet appareil qui promet de faire réaliser des économies.

En France, Ween n’est pas encore connu, mais aux États-Unis, c’est déjà une star. Avec son thermostat connecté, cette start-up d’Aix-en-Provence créée par Jean-Laurent Schaub et Nathanaël Munier, deux ingénieurs Arts et Métiers, a obtenu ce mois-ci un Award des objets connectés. Cette récompense fait d’elle un sérieux concurrent à Nest, le californien également spécialisé dans les objets connectés pour la maison qui a été racheté en 2014 par Google pour 3,2 milliards de dollars.

Pour Jean-Laurent Shaub, ce succès est une surprise. Il a déposé un dossier de candidature à ce concours "à l’arrache" et sans vraiment y croire. "C’est Éric Burkel, notre directeur financier qui est américain, qui a insisté pour qu’on le fasse. Mais franchement, avec 4.000 dossiers de candidatures issus du monde entier, on n’y croyait pas au point d’oublier de suivre l’annonce des résultats. On a appris notre victoire en pleine nuit par un SMS."

Le jury de ce concours n’a pas été le seul à être séduit par cet objet qui ne vole pas son titre d’objet intelligent. "Après avoir levé 40.000 euros en crowdfunding sur KissKissBankBank avant le CES, ce prix nous a donné des ailes avec une levée de fonds de 2 millions de dollars. À peine croyable !" s’étonne encore le cofondateur de la start-up.

Macron, la Fnac, Google et Samsung très intéressés

Et lors du CES, le petit stand de 3 mètres carrés de l’Eureka Park a été le rendez-vous du gotha mondial des technologies qui est venu voir ce Français qui affronte Nest. "La magie du CES est de créer des rencontres riches, nombreuses et inattendues. On a vu passer Emmanuel Macron, les dirigeants de la FNAC et des responsables de Samsung et Google qui se sont vraiment intéressés à notre projet." Et Nest ? "Ils sont peut-être venus, mais incognito".

Pour 2016, la route de la start-up est bien éclairée. Trois grands distributeurs ont déjà signé des commandes, mais Jean-Laurent Schaub ne veut pas encore entrer dans les détails de ces accords. Il signale seulement que le produit, qui est en précommande sur le site de Ween, sera disponible dans les magasins en septembre prochain et est déjà compatible avec 95% des chaudières, qu’elles soient au gaz, au fuel ou électrique.

De retour de Californie, l’équipe se sent plus que jamais prête à affronter le géant californien. "Nous ne proposons pas vraiment la même chose. Le thermostat Nest réclame beaucoup d’interventions manuelles, ce qui décourage la plupart de ses possesseurs. Le nôtre communique avec les smartphones de la maison et sait ce qu’il a à faire. Nous nous inscrivons parfaitement dans la tendance mondiale de la maison connectée."

Faire baisser la consommation d'énergie

Et en plus d’être connecté, il permet surtout de réaliser des économies d’énergie et donc d’argent. "L’Ademe a réalisé une étude qui indique qu’un thermostat connecté peut réduire la consommation d’un habitat moyen de 25% et faire économiser environ 400 euros par ans. Le nôtre atteint presque les 30% d’économie." Vendu 349 euros, un système Ween peut ainsi être amorti en à peine plus d’un an.

Et lorsqu’on demande à Jean-Laurent Schaub pourquoi avoir choisi Ween, sa réponse est simple: "Parce que Free était déjà pris", lance-t-il avant d’expliquer que c’est aussi la contraction de victoire (Win, gagner en anglais) et d’écologie (Green, vert en anglais).

La victoire face à Nest n’est pas acquise, mais elle est possible. D’autant que depuis quelques heures, un bug des thermostats Nest a refroidi le domicile de nombreux utilisateurs. Et avant même que Ween n’entre en jeu.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco