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Certaines consultations médicales plus chères à partir du 1er novembre

Certains patients devront avancer 46 et 60 euros.

Certains patients devront avancer 46 et 60 euros. - Philippe Huguen - AFP

À compter du mercredi 1er novembre, les médecins dont les honoraires ne sont pas libres vont pouvoir facturer certaines consultations 46 euros et même 60 euros, selon la complexité de leur intervention.

Première visite d'une jeune fille chez le médecin pour sa contraception, mise en place d'un traitement pour une maladie grave: la sécurité sociale a validé voici un an la création d'un nouveau type de consultations dites "complexes" ou "très complexes". Elles permettent aux praticiens pratiquant les tarifs de l'assurance-maladie de facturer la visite d'un patient 46 ou 60 euros. Et cette revalorisation entre en vigueur ce mercredi 1er novembre, conformément à l'accord conclu en 2016 entre l'Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux.

Les deux nouveaux niveaux de consultations concernent les actes "complexes" et "très complexes" recouvrant une trentaine de motifs. Parmi les consultations complexes à 46 euros, figurent notamment celles à "forts enjeux de santé publique" comme la première consultation de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles des jeunes filles âgées de 15 à 18 ans chez un généraliste, gynécologue ou pédiatre. Dans un cabinet de sage-femme, cette consultation reste fixée à 23 euros.

Trois consultations obligatoires

Ces consultations "longues", intégralement remboursées par l'Assurance maladie, s'inscrivent dans un contexte de "méfiance envers la pilule nécessitant des discussions de plus en plus serrées", souligne Claude Leicher, président de MG France, premier syndicat des médecins généralistes. Les trois consultations obligatoires de suivi du nourrisson, celle de prise en charge et de suivi de l'obésité des enfants de 3 à 12 ans, limitée à deux fois par an, sont également concernées.

Le dernier palier, à 60 euros, comprend notamment l'information sur la mise en place d'un traitement pour un patient nouvellement atteint de cancer, d'une pathologie neurologique grave (maladie d'Alzheimer, Parkinson...) ou encore d'une infection par le VIH.

Les affections longue durée (ALD), prises en charge à 100% par la Sécurité sociale représenteraient "deux tiers" des cas concernés par ces nouveaux tarifs, selon l'Assurance maladie. Les patients pourront demander le tiers payant (dispense d'avance de frais), tout comme ceux bénéficiant de la Couverture maladie universelle complémentaire et de l'Aide à l'acquisition d'une complémentaire santé.

Au bon vouloir du médecin

Pour le reste de la population, la dispense d'avance de frais sera soumise au bon vouloir du médecin. En effet, l'obligation d'appliquer le tiers payant sur la partie Assurance maladie, qui représente 70% du montant de la prise en charge (contre 30% pour les complémentaires santé), vient d'être supprimée. Elle devait entrer en vigueur le 1er décembre. "On ne veut pas un tiers payant obligatoire pour tous y compris sur ces consultations complexes et très complexes", commente Jean-Paul Ortiz, président du premier syndicat de médecins libéraux (CSMF), à la tête de la contestation contre le tiers payant.

"Cela doit rester à la discrétion du médecin qui tient compte des moyens du patient. Plus l'acte est coûteux, plus le médecin emploie le tiers payant", veut toutefois rassurer le médecin, ajoutant que ces nouvelles consultations à 46 et 60 euros restent marginales. "On pourra proposer le tiers payant sur la partie Sécu, mais cela va nécessiter que les régimes complémentaires ne mettent pas de freins en demandant s'ils doivent rembourser le médecin ou le patient", prévient son homologue Claude Leicher.

De son côté, le collectif d'associations de patients, France association santé, constate que "les consultations onéreuses ne font qu'aggraver les renoncements aux soins". "Plus elles sont chères, plus les avances sont conséquentes, or il y a vraiment des personnes pour qui cela pose des difficultés. On peut ne pas vouloir l'entendre, mais ce n'est pas un détail", pointe du doigt l'un de ses représentants Marc Paris.

D. L. avec AFP