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Transports

Ces start-up veulent rendre plus sûr l'achat de voitures d'occasion

Quelques jeunes entreprises issues de l'internet ambitionnent de moderniser en le sécurisant, le parcours d'achat/vente d'un véhicule d'occasion.

Quelques jeunes entreprises issues de l'internet ambitionnent de moderniser en le sécurisant, le parcours d'achat/vente d'un véhicule d'occasion. - Franck Fife-AFP

Profitant du marché en croissance de l'automobile d'occasion, de jeunes sociétés de l'internet se lancent pour sécuriser en mode 2.0 le processus d'achat en évitant aux particuliers les déconvenues qui sont légion.

L’acquisition d’une voiture d’occasion n'est pas toujours un long fleuve tranquille et elle n'est pas non plus sans risque. Le scandale des "épaves roulantes" a été mis au jour récemment lors du procès qui s'est ouvert le 6 novembre 2016 à Evry à la suite d'un dramatique fait divers. Une voiture accidentée avait été réparée par un garagiste malhonnête, remise en circulation par un expert véreux et revendue avec, au bout, un accident mortel pour l'acquéreur.

Ce tragique épisode est venu rappeler que ce marché de l'occasion traîne, pour le candidat à l'achat, une image marquée, au mieux, par le risque d'être déçu, au pire, par la crainte d'être victime d'une escroquerie. C'est pour remédier à cette situation pesante qui freine les achats, que plusieurs start-up se sont lancées. Leur point commun : sécuriser la transaction sur un marché qui ne connaît pas la crise. En 2015, près de 5,6 millions de véhicules d’occasion ont été vendus en France. Un niveau historique avec deux-tiers de transactions entre particuliers.

Reezocar lève 3 millions d'euros pour financer sa croissance

Le pionnier dans ce domaine est Reezocar.com. Créé en juin 2013, ce site internet d’achat de voitures d’occasion s'est d'emblée posé comme un service sur mesure déchargeant l’acheteur de ses différentes tâches (expertise du véhicule, gestion de la transaction financière) et sécurisant son achat. Une première sur le marché des ventes d’occasion, plutôt enclin à soutenir les vendeurs ! Après une première levée de fonds de 440.000 euros réalisée au premier semestre 2014, Reezocar a bouclé un tour de table de 3 millions d'euros en septembre 2016. Il a reçu notamment le soutien de Kima Ventures, le fonds d'investissement de Xavier Niel.

Centralisant les petites annonces d'une dizaine de sites internet en France et en Europe, la start-up propose au client intéressé par un véhicule, son service consistant à faire déplacer un expert pour vérifier le véhicule. Elle s’occupe également de l’immatriculation et de la livraison du véhicule.

Arrivé plus tard sur ce créneau du tiers de confiance 2.0, le site carizy.com se propose lui aussi de prendre en charge : processus de vente, expertise, sécurisation du paiement, jusqu’à la livraison du véhicule. La société prétend se rémunérer grâce à une commission de 6% prélevée sur chaque transaction. Depuis sa création en juillet 2015, elle revendique plus de 100 ventes opérées sur sa plate-forme pour la seule région Île-de-France.

Des assureurs soutiennent carizy.com et des business angels pour easyverif.com

Le site a reçu le soutien financier de deux assureurs, Matmut et Macif, qui ont participé en juin 2016 à une levée de fonds d'un million d'euros. Ce financement doit lui permettre d'étendre sa présence géographique sur tout l'Hexagone. Ce rapprochement avec ces deux groupes mutualistes bénéficiera aussi à leurs assurés qui pourront solliciter un accompagnement renforcé de la plate-forme internet lors d'un achat de voiture d'occasion.

Parmi les derniers arrivants figure aussi, le site easyverif.com. Il s'est lancé en janvier 2016 sur ce marché avec un réseau de 650 contrôleurs, des professionnels ou d'anciens professionnels des secteurs des véhicules ou de l’immobilier, puisque après les voitures d'occasion, la jeune entreprise s'attaque aux locations saisonnières. Elle vient de boucler sa première levée de fonds auprès d'investisseurs de Provence Business Angels.

Cette éclosion de nouveaux acteurs n'a pas laissé indifférents les acteurs historique de ce marché que sont les constructeurs automobiles eux-mêmes. L'irruption du groupe PSA sur ce créneau marque une inflexion importante.

C'est le premier grand industriel à racheter un acteur important de la vente d'automobiles d'occasion par Internet, Aramis Auto, fort d'un chiffre d'affaires estimé à 360 millions d'euros cette année. PSA compte sur cette alliance pour développer sa présence sur ce marché sur lequel les acquéreurs sont plus jeunes que sa clientèle habituelle. "Notre ambition est de quasiment doubler nos ventes de véhicules d'occasion pour atteindre 800.000 ventes d'ici à 2021 et de multiplier par quatre les profits liés à cette activité", a indiqué le président du directoire de PSA, Carlos Tavares.

Certains sites internet veulent sécuriser les transactions des vendeurs de voiture

Si certaines plates-formes se focalisent sur la sécurisation du parcours d'achat d'une voiture d'occasion, d'autres sites internet veulent faciliter et sécuriser les transactions pour les vendeurs de ces véhicules. Ils leur proposent une alternative aux sites comme Leboncoin ou eBay. C'est la cible visée par l'acteur berlinois WKDA qui a ouvert dans l'Hexagone depuis 2015 le site vendezvotrevoiture.fr. Son outil d'évaluation en ligne propose une estimation rapide du prix de rachat du véhicule puis une évaluation en présence physique d'expert cette fois-ci. Dès que l'analyse est terminée, le véhicule fait l'objet d'une offre de rachat et, en cas d'accord sur le prix, la vente se conclut, le site prenant soin des papiers de cession et du virement sous 48 heures.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco