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Energie

Cette PME vendéenne transforme l'argile en béton

Un bloc de béton fabriqué à base d'argile.

Un bloc de béton fabriqué à base d'argile. - HP2A Technologies - Argilus

"Fondée en 2010, la société Argilus a mis au point un étonnant matériau de construction qui vise à se substituer au ciment, jugé trop polluant."

En France, à la faveur d'une réglementation favorable, le secteur de l'éco-construction se porte bien. De plus en plus de bâtiments basse consommation ou encore de bâtiments à énergie positive sont construits chaque année. Mieux, particuliers comme professionnels se tournent de plus en plus vers des matériaux de construction plus durables, à l'image du bois

Pourtant, le secteur du BTP est encore très dépendant du béton. Un matériau facile à produire, qui a pour principal avantage d'avoir fait ses preuves depuis de nombreuses années. Revers de la médaille, sa fabrication, et plus particulièrement celle du béton de ciment est loin d'être respectueuse de l'environnement.

Conscient que la production d’une tonne de ciment émet environ 900 kilogrammes de dioxyde de carbone, Julien Blanchard, le fondateur de la société Argilus s’est mis en tête de mettre au point un matériau plus écologique mais tout aussi résistant. Pour y parvenir, ce dernier s'est rapproché de David Hoffmann, un ingénieur chimiste spécialiste des minéraux. 

Le "HP2A", un matériau mondialement breveté

Au terme de deux années de recherche, les deux hommes ont réussi à trouver la bonne formule et à mettre au point le ciment HP2A. Sous un sigle compliqué se cache en réalité un ciment issu d’un mélange d’argile et "d’autres minéraux", même si la composition reste tenue secrète. 

"L’idée était de retransformer l’argile en pierre" se justifient les deux inventeurs qui, pour protéger leur trouvaille, ont déposé un brevet à l’échelle mondiale. En terme d'impact carbone, le ciment HP2A vendéen émet vingt fois moins de CO2 qu'une tonne de ciment conventionnel. Mieux, ce matériau innovant peut être recyclé et réutilisé comme liant pour fabriquer à nouveau du béton. 

Soutenue par les collectivités territoriales, Bpifrance mais aussi par de grands noms de l'industrie comme Total, Airbus et Michelin, la PME vendéenne entend commercialiser son béton argileux en début d'année prochaine. Ses créateurs n'ont cependant pas encore précisé son prix de vente, même s'ils affirment que le coût de leur béton écolo sera proche de celui du béton conventionnel. 

Antonin Moriscot