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L'action de cette PME française a cru de 2000% en 3 ans !

François Mouney était l'invité de BFM Business ce mardi 10 février.

François Mouney était l'invité de BFM Business ce mardi 10 février. - BFM Business

Genfit a reçu le prix de la performance boursière décerné par BFM Business. Les investisseurs ont cru dans le potentiel de cette société spécialisée dans les biotechnologies qui a vu son cours de Bourse multiplié par 4 en 2014 et par 21 depuis sont introduction.

Ce sont des chiffres qui donnent le tournis: +322% en 2014, +2.000% sur trois ans! Dire que le cours de Bourse de Genfit s'est envolé est ainsi un doux euphémisme. C'est donc en toute logique que cette biotech française s'est vue décerner le prix de la performance boursière par BFM Business, lundi 9 février.

Invité de l'émission Good Morning Business ce mardi 9 février, le président du directoire de la société, Jean-François Mouney, a tenu à "saluer les investisseurs individuels qui nous ont portés avant que les gros financiers américains nous rejoignent".

Les marchés ont donc cru dans le potentiel de Genfit. La biotech s'est spécialisée dans la recherche d'un traitement contre la NASH, "une stéatohépatite qui est liée à l'arrivée de gras dans le foie mais après une dégénérescence qui amène de la fibrose et la cirrhose", explique Jean-François Mouney. 

"La cirrhose elle-même amène à un cancer du foie ou à des situations où une transplantation est la seule solution. De plus, cette NASH est l'une des premières causes d'accident cardio-vasculaire", poursuit-il. A l'heure actuelle, aucun traitement n'existe.

"Nous sommes portés par cette vague"

Mais Genfit y travaille, avec le développement d'un médicament, le GFT505, qui a connu plusieurs essais cliniques concluants et pourrait être commercialisé à l'horizon 2020. Et les marchés ont soutenu le développement de la biotech.

"La finance a compris qu'il y avait un certain nombre de sujets dans le domaine de la santé qui sont très chauds", souligne Jean-François Mouney qui indique que la NASH "fait partie des grandes urgences". "Nous sommes portés par cette vague qui est à l'échelle de la solution que l'on peut apporter", considère-t-il, indiquant que le marché de la NASH pourrait représenter "30 à 40 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an".

"Une demande solvable"

De quoi séduire les investisseurs donc. Au point d'en susciter des interrogations: ne se dirige-t-on pas vers une bulle sur les biotechs comme l'on en a déjà connues par le passé avec Internet? "Ce débat sur la bulle a lieu sans arrêt. Tous les analystes considèrent qu'elle n'est pas comparable à ce qui est arrivé en 2000 avec la bulle internet", répond Jean-François Mouney.

Quant au risque que la demande ne suive pas une fois le traitement commercialisé, le dirigeant le balaie d'un revers de la main. "Cette demande est solvable pour des raisons pharmaco-économiques. Si on ne traite pas, on va au-devant de dépenses beaucoup plus importantes", fait-il valoir.

"Ce traitement vous empêche d'avoir des gens hospitalisés pour des maladies cardio-vasculaires, ce qui a un prix exorbitant", détaille Jean-François Mouney . "Ce médicament, s'il empêche de rentrer dans cette spirale, serait extrêmement rentable en termes de pharmaco-économie", conclut-il.

J.M.