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Vie de bureau

Cette start-up a une solution pour vous faire partir plus tôt du bureau

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Le fondateur de Slack estime qu'un salarié n'est plus productif après, au maximum, 8 heures de travail par jour. Pour éviter à ses 350 collaborateurs de perdre du temps et améliorer leur productivité, il a donc mis au point un outil d'une redoutable efficacité.

650 heures. C'est le temps passé en moyenne par un salarié américain sur sa boîte mail selon une étude de McKinsey Global. Un nombre d'heures considérable et surtout bien souvent une perte de temps. Résultat: les journées ont tendance à s'allonger pour les salariés. Ce qui n'est pas forcément productif. C'est en tout cas ce qu'assure Stewart Butterfield, le fondateur de la start-up Slack. 

"Selon mon expérience, les employés les plus productifs sont ceux qui rentrent chez eux à 17h30 mais sont très concentrés sur le travail durant la journée, expliquait-t-il au cours d'une conférence de presse. Les gens ne peuvent réellement donner leur meilleur que 6 ou 8 heures par jour." 

Plus efficace qu'un "SOS" au service informatique

Si les employés sont de plus en plus distraits au bureau (les Français passeraient en moyenne 1 heure par jour sur Facebook), la recherche d'informations est, elle aussi, nuisible à la productivité. Cela peut aller de la recherche de contenus utiles (la part de marché d'un concurrent, un règlement sanitaire, les points de vente d'une zone géographique etc.) mais le plus souvent cela concerne l'utilisation d'une fonctionnalité d'un logiciel de l'entreprise. Ce qui est de plus en plus fréquent avec la multiplication des applications. Rien que chez Slack, une start-up de 350 personnes, les salariés sont amenés à utiliser près de 80 logiciels. 

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Lancé il y a deux ans, Slack proposait jusqu'à présent un système de chat global et en live pour tous les collaborateurs de l'entreprise. Il suffit de poster sa requête sur le live et quelqu'un vous répond généralement dans la minute. Bien plus efficace et rapide que par exemple les habituels mails de "SOS" envoyés au service informatique. Mais Slack veut aller plus loin et proposer des chatbots (des robots avec lesquels on peut discuter) directement reliés aux logiciels utilisés au sein de l'entreprise. Sur le chat de Slack, les salariés pourront par exemple interroger directement le spécialiste de la relation client Salesforce sur des données en particulier. Le tout sans utiliser directement les applications de Salesforce.

Une valorisation de 3,8 milliards

"C'est une formidable opportunité pour Slack qui pourrait devenir le navigateur ultime au sein de l'entreprise", assure Stewart Butterfield. Le rêve du fondateur de Slack est, ni plus ni moins, de devenir le Google du business. Ce qui luit était impossible jusqu'à présent puisqu'il devait se contenter des données fournies par les collaborateurs de l'entreprises. Avec l'arrivée de ces chatbots, la start-up pourrait y parvenir.

En tout cas, les investisseurs croient en cette nouvelle orientation. La société qui compte 3 millions d'utilisateurs quotidien -principalement aux Etats-Unis- a réussi à lever 540 millions de dollars ces deux dernières années. La start-up est aujourd'hui valorisée 3,8 milliards de dollars.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco