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Cette start-up française veut réconcilier les internautes avec la pub

Des sites proposent à l'internaute le choix entre un micro-paiement et le visionnage d'une publicité

Des sites proposent à l'internaute le choix entre un micro-paiement et le visionnage d'une publicité - Viewpay

Viewpay propose aux internautes d'accéder à des articles ou des jeux payants à condition d'accepter de visionner le spot publicitaire de leur choix.

La prolifération des bloqueurs de publicité (adblockers) le démontre. De plus en plus d'internautes trouvent la publicité sur les sites trop intrusive. Face à ce constat, une start-up française tente une solution: laisser l'internaute choisir la publicité qui l'intéresse. Précisément, il se voit proposer le choix entre trois spots vidéo différents. Et s'il visionne le spot choisi jusqu'au bout, il peut ensuite d'accéder gratuitement au contenu qui l'intéresse: un article, un jeu, ou un accès wi-fi.

"Nos études montrent que 45% des internautes mémorisent les publicités ainsi vues, contre 15% pour une publicité vue à la télévision, ou une publicité classique avant une vidéo dite pré-roll", assure Marc Leprat, président-fondateur de Viewpay, qui ajoutent que "80% des internautes ont dit aimer le principe".

En pratique, certains sites proposent à l'internaute soit d'acheter le contenu désiré, soit de regarder l'un des trois spots proposés.

Des jeux au wi-fi

Créée en 2011, la start up s'est d'abord attaqué au marché des jeux web et mobile, sous la marque Jokerly. Wordox, Criminal Case, Crazy8, Paf le chien, Voyage to Fantaisy, Is Cool, Belote en ligne, Travel Quest... figurent parmi les jeux utilisant Viewpay. En 2015, elle s'est lancée sur le marché de l'accès wi-fi dans les lieux publics (aéroports, hôtels...), en rachetant la société Spring Street Ads. Enfin, elle vient d'appliquer son modèle aux sites de presse, et assure être "en pré-production sur une dizaines de sites" -sans toutefois donner de noms.

En 2015, son chiffre d'affaires s'est élevé à "près de 1 million d'euros", soit moins que les 3 millions initialement visés. En 2016, ce chiffre devrait "croître de 70%", assure Marc Leprat.

Trois levées de fonds

La start up (qui emploie 14 personnes) a démarré avec 150.000 euros levés auprès de friends & family. Puis, en 2014, 350.000 euros ont été levés auprès de Fred & Farid Digital Investment Fund, des Business Angels des Grandes écoles, et de Femmes Business Angels. Enfin, mercredi 12 octobre a été annoncée une levée de 600.000 euros auprès de Breega Capital ainsi que des investisseurs du tour précédent. "Nous sommes en discussions avec la BPI qui souhaite abonder cette levée de fonds", indique Marc Leprat, qui prévoit d'ores et déjà une nouvelle levée de "plusieurs millions d'euros en 2017 pour financer le développement à l'étranger".

A noter qu'une solution similaire avait été développée par une autre start up, BeeAd, qui a été rachetée en 2012 par Teads. "Nous avons arrêté le produit BeeAd pour nous concentrer sur notre format phare, l'inRead qui garantit également une visibilité à 100% aux annonceurs", indique-t-on chez Teads.

Jamal Henni