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Energie

Cette start-up parie sur l'électrique pour concurrencer Embraer et Bombardier

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Zunum Aero veut bouleverser le secteur aérien avec ses avions d'abord hybrides puis, en 2030, totalement électriques. Leur autonomie de 1.600 kilomètres permettrait de mailler le territoire américain en desservant des aéroports sous-exploités.

Son nom ne vous dit sûrement rien. Et pourtant, Zunum Aero entend révolutionner les vols régionaux aux États-Unis grâce à ses avions dotés de moteurs hybrides. Cette start-up basée à Kirkland dans la banlieue de Seattle (Washington) développe un aéronef hybride-diesel, c'est-à-dire combinant un moteur électrique et thermique. Comme sur une BMW i3 doté d'un prolongateur d'autonomie, ce dernier prend le relais quand les batteries tombent à plat. Une technologie qui permet à l'appareil de rejeter 80% d'émissions polluantes de moins que les avions "traditionnels", tout en étant plus silencieux avec un niveau de décibels 75% inférieur à la moyenne).

Grâce aux progrès technologiques sur les batteries, le PDG du groupe, Ashish Kumar, envisage à terme de faire voler des avions 100% électrique. Ils n'émettront ainsi plus aucun rejet polluant. En plus d'être écologique, cet aéronef sera économique puisque selon le dirigeant, une compagnie aérienne pourra réduire de 40% à 80% ses coûts d'exploitation par vol, permettant ainsi d'obtenir de meilleurs rendements que les plus récents des Airbus et des Boeing. 

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- © Zunum Aero

S'appuyer sur les aéroports américains délaissés 

Avec sa flotte d'avions économiques et écologiques, la start-up mise sur le marché des vols régionaux américains, et sur ses aéroports sous-employés. Aux États-Unis, plus de 95% du trafic aérien relie seulement une centaine des plus grands aéroports, parmi les 5.000 que compte le pays. Zunum Aero, elle, veut développer le trafic dans quelques-uns des 4.900 sites désertés par les autres compagnies. Des petits aéroports où les contrôles de sécurité prennent beaucoup moins de temps et qui maillent plus étroitement le territoire.

Ainsi, le PDG Ashish Kumar affirme que prendre ces avions divisera par deux, voire par quatre, le temps que prendrait le même trajet en voiture, en train, et même en avion classique. Ces appareils, qui pourront transporter entre 10 et 50 passagers disposeront d'une autonomie de 1.100 km à leur lancement, prévu à l'horizon 2020, et plus de 1.600 km d'ici 2030. Soit l'équivalent d'une liaison Seattle-Los Angeles ou Boston-Jacksonville. Des liaisons sur lesquelles les compagnies utilisent aujourd'hui essentiellement les avions du brésilien Embraer et du canadien Bombardier.

S.B. avec A.M. et N.G.