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CGG se prépare à une restructuration de sa dette

Le groupe parapétrolier va devoir rénégocier sa dette (photo d'illustration).

Le groupe parapétrolier va devoir rénégocier sa dette (photo d'illustration). - Karen Bleier - AFP

Ses créanciers recrutent des banques et des avocats pour les aider dans l’inévitable renégociation de la dette. Un abandon de la moitié des créances interviendrait l’an prochain.

CGG n’échappera pas à une restructuration. Deux jours après l’annonce de très mauvais résultats, le groupe parapétrolier se prépare à entrer dans une phase critique. Selon plusieurs sources bancaires, de nombreux créanciers de l’entreprise ont commencé à choisir des conseils juridiques et financiers -avocats et banques d’affaires- en vue d’une renégociation des 2,1 milliards d’euros de dettes.

Trois banques seraient déjà en lice : Rothschild, Evercore et Houlihan Lokey, cette dernière étant une spécialiste des restructurations de crédit. "Tout le monde se prépare, confirme un banquier. La question est de savoir combien de dette devra être effacée et combien les créanciers prendront de capital". L’opération ne devrait pas intervenir avant le début de l’année prochaine, quand CGG présentera ses résultats annuels 2016.

Avec un chiffre d’affaires divisé quasiment par deux en un an, l’endettement est trop lourd et une augmentation de capital ne servirait qu’à remplir un puits sans fond. Même l’idée d’un rééchelonnement de la dette ne semble pas explorée. La situation est si critique que cette option serait inefficace.

Procédure de sauvegarde

"Un effacement partiel est inévitable, confirme une source proche de CGG. Une partie de la dette devrait être convertie en capital". Le spécialiste des études sismiques pour les compagnies pétrolières croule sous une énorme dette pesant 4,4 fois ses marges. Selon les standards financiers, un abandon de la moitié de la dette est possible. En contrepartie, les créanciers, des banques, fonds d’investissement et fonds spéculatifs, prendront alors le contrôle de l’entreprise. Dans ce cas, "la loi française oblige à ce qu’elle se place en procédure de sauvegarde pour qu’elle soit cogérée par un administrateur judiciaire" ajoute une autre source proche de l’entreprise. Une manière aussi de la protéger de décisions contre son intérêt social de la part des actionnaires financiers, comme piller la trésorerie.

La suite risque d’être bien triste. Avec des investisseurs financiers au capital, la question de l'indépendance de CGG se pose à terme. Une fois que le prix du pétrole aura rebondi, ils n’auront qu’en tête de revendre l’entreprise pour compenser en partie les pertes qu’ils auront consenties sur leurs prêts. Dans ce maelstrom, la Banque publique d’investissement, qui détient 9,35% CGG reste toujours silencieuse. Également actionnaire de Technip et de Vallourec, aucune stratégie sur la filière parapétrolière n’a jamais été énoncée.

Matthieu Pechberty