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Les étudiants rêvent de travailler pour Chanel et Blablacar

"Les petites structures, et même les start-up, font de plus en plus rêver les jeunes, à en croire le dernier classement Universum des entreprises préférées des étudiants. Une nouveauté parmi d’autres."

Il y a plus de mouvement que d’habitude cette année au sein du classement des 100 entreprises préférées des étudiants. La dernière publication du cabinet Universum montre en effet de sérieux bouleversements des goûts, des attentes et des ambitions des élèves des écoles de commerce et d'ingénieurs en France. Voici les 4 enseignements à retenir:

> Chanel pour le luxe, et plus forcément un grand groupe

Chanel fait son entrée pour la première fois dans le classement, qui compte 100 entreprises (palmarès complet ci-dessous). C’est un vrai plébiscite des étudiants. Les analystes d’Universum leur donnent une liste de 130 noms. Mais ils ont la possibilité d’en ajouter trois spontanément. Là, ce sont eux qui ont proposé le spécialiste des défilés spectacle, tellement massivement que la marque de Karl Lagerfeld figure non pas en bas de classement, mais tout en haut, directement à la 5e place. LVMH est toujours premier dans le cœur des étudiants en école de commerce, mais l’écart avec le deuxième (Google) se réduit considérablement, tandis que L’Oréal et Kering baissent respectivement d’une (3e) et trois places (52e). Le signe que les marques indépendantes attirent de plus en plus, au détriment des mastodontes.

> Blablacar, symbole des start-up qui séduisent de plus en plus

L’attirance des étudiants pour des entreprises plus petites, où tout est à construire, où ils peuvent jouer plusieurs rôles et influer sur les décisions se constate aussi avec l’arrivée de Blablacar dans le top 50. La start-up spécialiste du co-voiturage, licorne française, arrive au 30e rang du top 100 des écoles de commerce, 60e dans celui des écoles d’ingénieurs. Universum y voit l’émergence d’un "puissant vivier de talents". Une "tendance" qui devrait se renforcer dans les deux années à venir: des noms comme Uber, Michel & Augustin, My little Paris ou Deezer sont de plus en plus proposés, mais pas encore assez pour figurer dans le top 100. "Les start-up, et en particulier les entreprises citoyennes, séduisent les jeunes actifs en quête de sens, de challenges et de responsabilités". Notamment parce qu’elles "sont dotées d’une agilité que les grands groupes n’ont pas".

> Engie plus fort que le reste du monde

Habituellement, expliquent les experts du classement Universum, un groupe qui change de nom perd en notoriété automatiquement. Cette année, Yves Rocher devenu Groupe Rocher a pâti de ce phénomène et dévalé le classement de 40 places! Mais l’ex-GDF Suez, qui s’appelle désormais Engie, a fait mieux que passer entre les gouttes: seulement 3 places de perdues auprès des étudiants en commerce (79) et même trois places gagnées auprès des futurs ingénieurs (18e). Pour Universum, c’est grâce à la judicieuse communication du géant de l’énergie. Le cabinet estime que ce changement de nom a en fait "dépoussiéré l'image de GDF, lui a donné un coup de peps". Une performance d’autant plus notable que les autres énergéticiens attirent de moins en moins les jeunes. Ce qui révèle une autre nouveauté: "Les étudiants ne choisissent plus forcément une entreprise pour l’attractivité de son secteur mais pour ses valeurs, son ADN. Ils ont davantage un réflexe de marque", note Aurélie Robertet, directrice d’Universum France.

> Les étudiants moins gourmands

Grande nouveauté encore: le salaire que s’apprêtent à réclamer les jeunes diplômés pour leur premier job est moins élevé que lors de l’édition précédente. Il revient à son niveau de 2012, soit une baisse de 2% pour les étudiants en commerce et management, et de 2,2% pour les ingénieurs. Les exigences baissent même chez les femmes, alors que leurs prétentions salariales ne faisaient qu’augmenter depuis 2012.

LE CLASSEMENT COMPLET

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- © Universum

Méthodologie: Universum a interrogé 43.214 étudiants, un peu plus de la moitié en école de commerce et management, un peu moins en ingénierie, de 127 établissements différents, sur une période comprise entre octobre 2015 et février 2016.

Nina Godart