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Chanson française: la Sacem et 1.800 artistes défendent les quotas

Charles Aznavour et d'autres artistes défendent les quotas.

Charles Aznavour et d'autres artistes défendent les quotas. - Virginie Lefour - AFP

"Depuis 20 ans, les radios sont obligées de passer 40% de "chansons d'expression française". Mais ce système de quotas doit être rediscuté."

La chanson française est-elle menacée? Le système des quotas pour la chanson francophone, en vigueur depuis 20 ans et qui impose au moins 40% de "chansons d'expression française" sur les radios, doit être discuté prochainement en commission mixte paritaire (7 sénateurs, 7 députés) dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la liberté de création, l'architecture et le patrimoine.

Plus de 1.800 artistes, dont Charles Aznavour, Francis Cabrel, Renaud, Jean-Jacques Goldman, ont lancé un appel intitulé "Touche pas à mes quotas" contre la remise en cause de ce dispositif. "Sans les quotas, nous n'aurions pas depuis plus de 20 ans une telle richesse dans la chanson, la musique électronique, le rap, le rock, le slam, la pop ou les musiques d'expression régionale et les artistes d'expression francophone n'auraient pas connu de tels succès à l'international", affirment ces artistes dans cet appel.

"Protection de l'auditeur"

"Les quotas représentent une protection de l'auditeur contre une forme d'asphyxie culturelle", affirme Jean-Noël Tronc, directeur de la Société des auteurs et compositeurs de musique (Sacem), dans le JDD. "On refuse d'assister les bras croisés à la baisse des quotas. On n'en demande pas plus, mais il faut à tout prix éviter d'aller vers moins de chansons en français à la radio", a-t-il insisté. Le directeur de la Sacem et les artistes signataires de l'appel soutiennent l'amendement de la ministre de la Culture, Audrey Azoulay qui, selon eux, "est un bon compromis pour préserver le système" et permettrait de maintenir les quotas de diffusion de chansons francophones.

Jean-Noël Tronc a dénoncé les "fortes pressions" de certaines radios commerciales "fermement opposées à toute concession". Or, souligne le directeur de la Sacem, les quotas "ont prouvé en vingt ans leur efficacité". La France est le seul pays d'Europe où les productions locales sont majoritaires.

En 2014, sur les 100 premières ventes d'albums, 64 étaient interprétées en français. "Ils ont permis à une génération d'artistes d'émerger dans les années 90 et 2000", a-t-il rappelé. "Si Zaz ou Maître Gims triomphent à l'étranger avec des chansons en français, c'est aussi grâce aux quotas", a-t-il estimé. "Il est irresponsable de vouloir affaiblir les quotas au moment où la chanson française se porte aussi bien artistiquement mais reste fragile économiquement", a insisté Jean-Noël Tronc.

D. L avec AFP