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Charlie Hebdo:"C’est une fatwa, un attentat intellectuel" dénonce Missika 

"Il est indispensable que le prochain numéro paraisse pour dire aux barbares que nous ne céderons pas et nous vaincrons", a expliqué Jean-Louis Missika sur BFM business.

"Il est indispensable que le prochain numéro paraisse pour dire aux barbares que nous ne céderons pas et nous vaincrons", a expliqué Jean-Louis Missika sur BFM business. - Thomas Coex - AFP

Avec ses unes provocantes et ses caricatures, Charlie Hebdo a toujours incarné la presse libre et frondeuse, expliquait ce matin sur BFM Business le sociologue des médias Jean-Louis Missika.

"C’est une fatwa, un attentat intellectuel", c’est en ces termes que Jean-Louis Missika sociologue des médias évoque, ce jeudi 8 janvier sur BFM business, l’attaque subie hier à Charlie Hebdo. Entre stupeur et tristesse, il dénonce "un geste d’une brutalité inouïe contre la liberté de la presse".

Présent lors du rassemblement place de la République à Paris, l’adjoint au maire de Paris chargé de l'innovation salue la mobilisation des Français qui se sont réunis spontanément, toutes générations confondues, signe selon lui que "les jeunes, aussi, se reconnaissaient dans son côté iconoclaste et transgressif".

Transgressif, le journal satirique l’a toujours été, hier encore quand quelques minutes avant l’attaque, la rédaction souhaitait sur tweeter ses vœux 2015 avec un dessin d’Honoré montrant Aboud Bakr Al-Baghdadi, le leader de Daech.

Son ADN : l’indépendance

Combattre l’intégrisme par l’humour a toujours été la ligne défendue par le journal. A l’image de la publication des 12 caricatures de Mahomet en février 2006. Des dessins qui avaient provoqué des manifestations violentes dans plusieurs pays musulmans. La tête de plusieurs dessinateurs avait été mise à prix par les groupes islamistes. En novembre 2011, le siège de Charlie Hedbo est détruit par un incendie criminel, jour de la publication de "Charia hebdo une caricature du prophète Mahomet".

Autre époque, autre combat : sa Une ironique sur la mort du général de Gaulle dans les années 70 avait valu à l’ancêtre de Hara Kiri son interdiction. "C’est un monument de la presse qui a connu toutes les controverses. Partout dans le monde, ces attentats ont été ressentis comme des atteintes à la liberté de la presse et d’expression", explique Jean-Louis Missika.

Charlie Hebdo vend environ 30.000 exemplaires chaque semaine. Anonymes et politiques appellent à s’abonner massivement pour que le journal ne disparaisse pas. "Il est indispensable que le prochain numéro paraisse pour dire aux barbares que nous ne céderons pas et nous vaincrons", conclue le sociologue des médias.

Charlyne Legris