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La chasse: déclin d'une passion française

Il existe de moins en moins de chasseurs en France

Il existe de moins en moins de chasseurs en France - -

La France est le pays qui compte le plus de chasseurs en Europe, avec 1,3 million d'adeptes. Mais entre budget en hausse et coût des dommages causés aux agriculteurs, ce loisir attire de moins en moins.

La chasse est officiellement complètement ouverte. Ce dimanche 15 septembre, toutes les régions de France sont autorisées à tirer toutes les espèces de gibiers. En effet, le calendrier, très précis, n'autorise pas les départements à chasser en même temps et toutes les espèces ne peuvent pas être "prélevées" au même moment.

Et cette nouvelle touche nombre de personnes. La France est le pays qui compte le plus de chasseurs en Europe, avec 1,3 million d'adeptes. Néanmoins, ce sport est sur le déclin. Le nombre de chasseurs a chuté, il était de 2 millions il y a trente ans.

La principale raison? Le coût. Le prix d'un permis est d'environ 400 euros pour le national, petit et grand gibier. Mais ce n'est pas la seule dépense. La Fédération nationale des chasseurs notait, qu'en 2006, le budget moyen du chasseur s'élevait à 1.590 euros par an, arme comprise.

Un budget en constante évolution. "Les dépenses annuelles du chasseur ont évolué de près de 26% en 20 ans de 1986 à 2006. Après avoir connu une relative stabilité entre 1986 et 1992 (+ 6,42%), l’évolution a été plus rapide de 1992 à 2006 (+ 18,37%)".

Le poste le plus important demeure celui des dépenses liées au chien. Le poste "sociétés de chasse" (adhésions, cotisations, actions…) a lui aussi fortement évolué sous l’effet de la pression du foncier, du durcissement de l’accès aux territoires et surtout, de l’importance des aménagements auxquels les chasseurs accordent une attention croissante.

300 euros pour un cerf

Autre raison de cette défection, la mauvaise image. Pour la saison 2012-2013, le nombre d'accidents s'élève à 179 dont 21 mortels. Un chiffre que démentent les associations écologiques qui affirment que le nombre de morts a atteint 57 cette année.

Par ailleurs, lors de la conférence pour l'ouverture de la saison le 6 septembre, Bernard Baudin, président de la Fédération nationale de la chasse, a reconnu que les dégâts de gibiers parasitent les bonnes relations entre chasseurs et agriculteurs et que le coût de leur indemnisation demeure un véritable problème financier dans certaines fédérations.

C'est la FNC qui indemnise les paysans, après le passage d'un expert sur le terrain endommagé. Suivant le type champs, l'addition peut varier du simple au triple. En 2012, le montant total des indemnisations s'est élevé à 47 millions d'euros.

La Fédération se finance, notamment, en prenant une cotisation sur les bracelets. Le détenteur du droit de chasse doit demander le nombre d'animaux qu'il peut prélever sur son territoire (ce plan de chasse permet de surveiller les populations). Il se voit remettre des bracelets qui ont un coût. Par exemple, un bracelet pour la Haute-Saône coûte 23,50 euros pour un chevreuil et 5,50 euros pour un sanglier, mais 300,50 euros pour un cerf.

Néanmoins, relative bonne nouvelle pour cette saison, les dégâts pourraient être moins importants. Les intempéries du printemps ont retardé les cultures dans beaucoup de régions. Les sangliers ne les ont pas encore complétement dévastées.

Diane Lacaze