BFM Business
Assurance Banque

Coeuré (BCE): "nous avons encore de la marge" pour réduire les taux

Benoît Coeuré estime que la fascination pour le taux de change est "une passion française".

Benoît Coeuré estime que la fascination pour le taux de change est "une passion française". - -

Le membre français du directoire de la Banque centrale européenne explique, dans un entretien au Monde du mercredi 23 avril, que son institution dispose de plusieurs instruments pour faire face à la hausse de l'euro. Selon lui, l'appréciation de la monnaie unique a plombé l'inflation.

Benoit Coeuré enfonce un peu plus le clou. Dans une interview accordée au Monde daté du 23 avril, le membre français du directoire de la Banque centrale européenne confirme le changement de ton de l'institution européenne face à l'euro fort.

"Il est certain que l'appréciation de l'euro depuis l'été 2012 a contribué au faible niveau actuel de l'inflation (0,5% en zone euro en mars, ndlr). Toutes choses égales par ailleurs, plus l'euro est fort, plus une politique monétaire accommodante est justifiée", déclare-t-il dans les colonnes du quotidien.

Benoît Coeuré souligne néanmoins que "la fascination pour le taux de change est une passion française, unique en zone euro". "Le fait que la France est un des seuls pays de la zone dont les comptes extérieurs sont dans le rouge n'y est sans doute pas étranger", ajoute-t-il.

Le taux de dépôt en territoire négatif

Interrogé sur les actions que la BCE pourrait prendre face au renchérissement de la monnaie unique, Benoît Coeuré a rappelé l'ensemble des options dont dispose la banque centrale.

"Nous avons encore de la marge pour réduire le principal taux directeur", affirme-t-il."Nous pouvons aussi faire passer en territoire négatif le taux de la facilité de dépôt, qui rémunère les dépôts au jour le jour des banques auprès de la BCE. Enfin, lors de sa dernière réunion, le conseil des gouverneurs s'est déclaré unanimement prêt à étudier des solutions non conventionnelles, ce qui inclut potentiellement l'assouplissement quantitatif, si les circonstances l'exigeaient".

Benoît Coeuré a rappelé que ce dernier instrument pourrait à la fois constituer en des rachats d'actifs publics et privés. L'opération devra répondre "à des considérations d'efficacité", "de faisabilité" et être conforme avec le mandat de la BCE qui interdit à l'institution de financer directement les Etats de la zone euro.

J.M.