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Comme Oprah Winfrey, ils ont affolé la bourse avec un tweet

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La star de la télé américaine a fait décoller le cours de bourse de Weight Watchers dont elle est actionnaire, en annonçant sur Twitter qu'elle avait perdu 12 kg. Ce n'est pas la première fois qu'un influent affole la bourse avec un tweet.

Weight Watchers est très soucieux du poids de ses clients. Logique quand on est dans le business des aliments de régime. Mais il en est une dont la société scrute particulièrement le poids: Oprah Winfrey. La star de la télé américaine connue pour ses régimes à répétition a pris 10% des parts de la société en octobre dernier. Elle est devenue depuis une très médiatique ambassadrice de la marque. Et elle a encore montré son influence mardi 26 janvier, en postant un message sur Twitter. L'animatrice assure qu'elle a perdu 26 pounds, soit 12 kilos, tout en continuant à manger du pain. Par quelle magie? Grâce au régime Weight Watchers évidemment. 

Conséquence: le cours de bourse de la société (qui connait par ailleurs des difficultés financières depuis quelques années) a pris 20% dans la foulée. En un tweet, la star a fait gagner près de 130 millions de dollars de capitalisation boursière à Weight Watchers. Et empoché au passage aux alentours de 12,5 millions de dollars. Ça vaut le coût de perdre du poids et surtout de le tweeter.

Mais pour ça, encore faut-il avoir de l'influence. Vos tweets de régime ont peu de chance de faire gonfler votre compte en banque. Vous aurez droit au mieux à un "bravo" de la part de quelques-uns de vos followers.

Quand Oprah redonnait la frite à Seb

Oprah Winfrey, qui a été à l'origine de nombreux best sellers aux Etats-Unis grâce à l'émission littéraire qu'elle animait n'affole désormais plus seulement le monde de l'édition. Elle est capable d'influencer en un tweet le cours de bourse de sociétés industrielles. Et même française. En 2013, elle a fait gagner 100 millions d'euros à la capitalisation boursière de Seb en tweetant un message très enthousiaste pour la friteuse sans huile de la marque

Mais la diva de la télé n'est pas la seule à avoir un tel pouvoir d'influence. Quelques investisseurs stars ou patrons en vue ont eux aussi réussi à mettre la fièvre à la bourse grâce à un tweet. Comme le financier Carl Icahn (269.000 followers) qui en un message est devenu le meilleur ami de Tim Cook, le patron d'Apple. Dans un tweet d'août 2013, le raider annonçait ainsi avoir pris des positions importantes sur Apple. Précisant au passage que la société était sous-évaluée. Qu'à cela ne tienne, les investisseurs ont entendu le message et l'action d'Apple grimpait de 4% dans les heures qui suivirent soit un gain de 17 milliards de dollars. 

Depuis, le financier dont les avis sont très scrutés tweete régulièrement sur les positions qu'il prend sur telle ou telle compagnie avec plus ou moins de réussite.

"Un léger bond ponctuel de l'action ne me rapporte rien" 

C'est évidemment dans la high-tech, où la volatilité est la plus grande, que ce type de tweet d'insider a le plus d'influence. Comme celui d'Elon Musk, le très médiatique patron de Tesla qui a joué l'art du teasing en mars 2015 sur Twitter. Alors qu'internet bruisse régulièrement de rumeurs concernant les projets de Tesla, Musk a donné du grain à moudre aux sites d'infos et blogs en tout genre en annonçant le lancement imminent d'un nouveau produit mystère.

Il s'agira au final d'une batterie -ce qui a un peu déçu les internautes qui attendaient du plus spectaculaire- mais le cours de l'action a pris 4% à la suite du tweet, soit un gain de 900 millions de dollars. Musk a-t-il joué avec la bourse en tweetant? Telle n'était pas son intention à l'en croire. Ce qu'il précisait dans un nouveau message: "Certains pensent que je tweete pour influencer le cours de bourse. C'est faux. Un léger bond ponctuel de l'action ne rapporte rien ni à Tesla, ni à moi.

Autrement dit, "ne surestimez pas l'influence de ces tweets, ce n'est pas eux qui feront le succès d'une société." Ce dont a du se rendre compte au passage Jack Dorsey, le patron de Twitter. En août dernier, le fondateur du réseau social, écarté en 2008, préparait son grand retour à la tête du site en annonçant sur Twitter l'achat d'actions. Le cours du réseau social grimpa rapidement de 8% à près de 30 dollars l'action. Mais les mauvais résultats du site en 2015 ont fait plonger l'action de 40%. Et les nombreux tweets de @jack depuis n'y ont rien changé...

Frédéric Bianchi