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Comment Armor-Lux transforme ses fripes en raquettes de ping-pong 

La raquette Softbat, vendue 10 euros, est fabriquée avec une matière plastique issue de textiles recyclés, dont de de vieux uniformes. Elle est le fruit d’une association inédite de trois industriels français dont Armor-Lux.

Concevoir une raquette de tennis de table fabriquée en France à partir de textiles recyclés, tout en étant vendue à un prix compétitif? C’est la gageure réussie par le modèle Softbat, vendu 10 euros, dans les surfaces spécialisées. Destinée à un usage extérieur, elle a été pensée pour résister aux aléas climatiques (pluie, soleil) avec une durée de vie affichée de 10 ans.

Dans un contexte concurrentiel sur les raquettes composite, ce produit 100% made in France, destiné au loisir, est issue de la collaboration entre un trio inédit d’industriels français: Cornilleau, spécialiste des matériels de tennis de table, Armor-Lux, pour la partie textile et le plasturgiste Plastigray.

Une chaîne de fabrication 100% française

Ces entreprises ont coopéré pendant trois ans pour aboutir à cet original débouché pour des vêtements usagés. Toute la chaîne de fabrication de la raquette est française: mouliste, fabricant matière, transformateur, fabricant du packaging et fournisseur des fibres textiles recyclées.

Le produit Softbat est en fait réalisé à partir d’un assemblage bi-matière: une matière thermoplastique rigide 100% recyclée (à partir de polypropylène et fibres textile) pour la palette (la structure interne et rigide de la raquette) et de l'élastomère pour la surface en contact avec la balle. C'est Plastigray, PME spécialisée dans la fabrication de pièces en plastique injectées, qui produit cette matière plastique innovante née du recyclage ainsi que la raquette.

Armor-Lux recycle les uniformes usagés de la SNCF

En amont, pour le recyclage, Armor-Lux, dont la marinière avait été arborée par Arnaud Montebourg, fournit la matière textile à recycler. Pour l'essentiel, il s’agit de vêtements en coton/polyester grand public, issus de vieilles collections: "des textiles usagés, des invendus, des chutes de tissus" précise-t-on chez cette PME Bretonne. S'y ajoutent des vêtements professionnels usagés, notamment ceux fabriqués pour la SNCF ou la Poste, dont le personnel est équipé en uniforme par Armor-Lux.

Pour être produite en quantité (100.000 par an), la raquette consommera 15 tonnes de textile recyclé. Mais Armor Lux n'en est pas à son coup d'essai en la matière. "Depuis 2015, nous avons collecté, trié et valorisé plus de 120 tonnes de vêtements en fin de vie notamment pour SNCF. Plus de 80% des vêtements en fin de vie ont ainsi été valorisés" explique la direction de la communication de l'entreprise.

Frédéric Bergé