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Comment BNP Paribas s'ouvre (un peu) au financement participatif

Après le rachat de KissKissBankBank par la Banque Postale, c'est au tour de BNP Paribas et d'Ulule de s'allier.

Après le rachat de KissKissBankBank par la Banque Postale, c'est au tour de BNP Paribas et d'Ulule de s'allier. - Eric Piermont-AFP

La banque a décidé de privilégier les entrepreneurs ayant réussi à boucler leur financement sur Ulule. BNP Paribas se dit prêt à leur accorder un prêt d'un montant équivalent à celui qu'ils auront réussi à lever via la plateforme de crowdfunding.

Alors que les plateformes internet de prêts aux PME et entrepreneurs ont percé en France, les banquiers ne les regardent plus du tout de haut. Après que la Banque Postale a racheté KissKissBankBank durant l'été 2017, c'est au tour de BNP Paribas de nouer un partenariat avec la plateforme Ulule, une des pionnières du financement participatif, révèle Le Parisien.

Alors que ces acteurs de la fintech ont développé une offre permettant de se passer des banques pour emprunter de l'argent, celles-ci contre-attaquent en jouant la carte du rapprochement avec ces nouveaux concurrents.

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- © Baromètre du crowdfunding en France (premier semestre 2017)-KPMG.

BNP Paribas a décidé de privilégier les entrepreneurs ayant réussi à boucler leur financement sur la plateforme Ulule. Ils auront un accès plus aisé à une demande de prêt bancaire classique qui pourra atteindre le montant levé par le biais du financement participatif, dans la limite de 50.000 euros maximum.

"On examinera sous quarante-huit heures les demandes de prêt. EIles ne seront pas obtenues automatiquement, mais le fait d'avoir réussi une campagne sur Ulule peut en faciliter l'obtention", souligne Laurent Monet, directeur marketing chez BNP Paribas, dans le quotidien. En plus, les heureux bénéficiaires sélectionnés par ce moyen, auront en plus la gratuité pendant un an de services de base et un accompagnement personnalisé.

BNP Paribas se sert d'Ulule pour filtrer les projets à financer

Les financements accordés par ces plateformes (154 millions d'euros au premier semestre 2017 en France, selon KPMG) restent très modestes par rapport au total des crédits d'investissement accordés aux entreprises (655 milliards d'euros fin mai 2017), selon les chiffres de la fédération bancaire français: les montants en jeu ne menacent pas le modèle économique des banques.

Néanmoins, pour un géant comme BNP Paribas, le critère lié au financement réussi sur une plateforme de crowdfunding agit comme un filtre lui permettant de sélectionner des projets pertinents, ayant déjà convaincu les internautes financeurs. Alors que la banque traditionnelle n'est pas à l'aise (ni adaptée) pour financer des projets immatériels (idées, concepts), elle trouve par ce biais un moyen de limiter ses risques face à des expériences pouvant être sans lendemain.

Frédéric Bergé