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Comment Fujifilm est passée de la photo à Ebola

Face au recul du marché de la photo, Fujifilm a su opérer un recentrage vers le domaine de la santé.

Face au recul du marché de la photo, Fujifilm a su opérer un recentrage vers le domaine de la santé. - Yoshikazu Tsuno - AFP

A première vue, aucun lien entre ces activités. Et pourtant, les deux exigent des compétences dans la chimie. Depuis 10 ans, Fujifilm s'est progressivement tournée vers la santé, avec succès, et propose un traitement médical parmi les mieux placés pour lutter contre le virus Ebola.

C'est l'histoire d'une reconversion surprenante: Fujifilm, qui a conçu pendant des années des appareils photos, des pellicules et des imprimantes, est passé avec succès à la production d'un médicament contre le virus Ebola. Son nom Avigan, un traitement médical parmi les mieux placés pour lutter contre le virus Ebola. Nom du laboratoire à son origine : Toyama Chemical, une filiale du groupe japonais Fujifilm.

La reconversion a été progressive. Début des années 2000, Fujifilm sent le vent tourner, l'avenir de la photo argentique est compromis. Les pellicules photo qui représentaient jusqu'ici 60% de leurs ventes, chutent 10 ans après autour de 10%. Reste à l'entreprise les compétences de ses ingénieurs en chimie.

Des investissements dans le secteur du vaccin

Le groupe s'attaque alors au secteur de la santé dans lequel il était déjà présent via les appareils de radiographie. Il suffira de quelques acquisitions supplémentaires dont 2 filiales du géant américain Merck et le tour est joué. Avant le traitement anti-Ebola, Fujifilm s'est appuyé sur sa connaissance du collagène pour développer des crèmes anti-âge.

Aujourd'hui le groupe japonais mise plus que jamais sur son département santé. Il vient d'ailleurs d'investir dans une société américaine spécialiste des vaccins.

Les activités de santé de Fujifilm Holdings ont totalisé un chiffre d'affaires de 380 milliards de yens (2,8 milliards d'euros) pour l'exercice 2013-2014, un total que le groupe espère faire grimper à 1.000 milliards de yens en 2018-2019.

Isabelle Gollentz